Origine et histoire du Manoir de Kérépol
Le manoir de Kérépol se situe à l'ouest du bourg de Plouaret, à environ 1,1 km au sud‑ouest du bourg et à 145 mètres d'altitude, dans le lieu‑dit du même nom. Il est implanté en campagne et accessible depuis Plouaret par le chemin de Kerépol ou, autrefois, par le chemin de Saint‑Carré à Plouaret via Lann Vihan et Keravézan, aujourd'hui moins emprunté depuis la construction de la ligne Paris‑Brest, inaugurée en 1865, qui passe à 120 mètres au sud. Le toponyme, orthographié Kerepaul sur la carte de Cassini et Kepol sur le cadastre de 1835, s'écrit aujourd'hui Kerépol ; il contient le préfixe breton kêr, qui signifie « village » ou « lieu habité ». La seigneurie de Kérépol appartenait à la famille de Kergariou, l'une des plus anciennes maisons de Bretagne, attestée dans les archives seigneuriales par plusieurs actes et mentions de membres de la famille. Le logis occupe le côté ouest d'une cour fermée desservie par une porte charretière et une porte piétonne ; deux ailes de dépendances encadrent la cour au nord et au sud, comprenant poulailler, débarras, étable, écurie, garage, porcherie et cave. La partie nord (gauche) du manoir est la plus ancienne : sa mise en œuvre soignée en pierre de taille de granite et des éléments stylistiques — petites fenêtres rectangulaires à traverse, piédroits moulurés en cavet et linteau orné d'une accolade — permettent de la dater du XVIe siècle. La partie sud (droite) a été ajoutée au XVIIe siècle, avec une probable modification des ouvertures orientales de l'ancien logis et l'aménagement d'un vestibule desservant un escalier droit à rampe sur rampe. Deux échauguettes, aujourd'hui reconstituées au pignon sud d'après des vestiges archéologiques mis au jour lors de la restauration, présentent une porte intérieure à pan coupé, une maçonnerie et des pierres de taille attestant leur plan circulaire ; leur fonction était autant défensive que symbolique, rappelant la puissance seigneuriale. La restitution s'est inspirée d'échauguettes voisines : corps de plan circulaire percé de petites ouvertures de tir, consoles en cul‑de‑lampe et couverture en dalles de granite formant un dôme hémicylindrique surmonté d'un lanternon. Des échauguettes comparables se rencontrent d'ailleurs dans plusieurs manoirs des environs, datés des dernières décennies du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Le manoir et son mur d'enceinte avec double porte ont fait l'objet d'une protection au titre des Monuments historiques, inscrits partiellement par arrêté du 18 mars 1991.