Origine et histoire du Manoir de l'Ortière
Manoir de l'Ortière
Le manoir de l'Ortière, aussi appelé manoir d'Ortières ou manoir des Ortières, est un ancien manoir de Monts (Indre‑et‑Loire) construit au XVe siècle et remanié à plusieurs reprises. Ses façades, sa toiture et une cheminée intérieure ont été inscrites au titre des monuments historiques en 1978. Au XXIe siècle, le bâtiment était en mauvais état et le site est en cours de réhabilitation depuis 2019.
Il se situe sur le plateau, à l'extrémité nord de la commune, presque en limite avec Joué‑lès‑Tours, dans un environnement de bois, champs et friches sur un sol lourd. Le nom d'Ortière pourrait dériver du latin orbitaria, à l'origine d'« ornière », ici à comprendre comme « lieu boueux marqué par les roues ».
La toponymie est néanmoins plus ancienne : le nom apparaît dès 1201 dans des documents de l'abbaye Saint‑Florent de Saumur. La construction du manoir remonte au XVe siècle et, vers la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, le fief appartenait à Jacques de Beaune, surintendant des finances de François Ier. Au milieu du XVIIe siècle, le manoir, transformé en métairie, n'est plus habité régulièrement et se délabre. Philippe Néricault Destouches acquiert le château en 1722, mais la vente est contestée et, en application d'une décision de justice, il doit le revendre en 1725. Une description de 1779 mentionne des éléments désormais disparus, notamment un colombier surmontant le portail. Au XIXe siècle, de nouveaux bâtiments et communs remplacent ces constructions, mais ils sont démolis au début du XXIe siècle car jugés disgracieux.
Le logis est un exemple typique de petite gentilhommière du XVe siècle : un bâtiment principal rectangulaire encadré de part et d'autre par deux petites constructions qui ne semblent pas beaucoup postérieures. Une tourelle d'escalier pentagonale, flanquée au centre de la façade, renferme un escalier à vis desservant les étages, la cave et les combles ; sa toiture forme une pyramide en ardoise. La façade sud, donnant sur la cour, est éclairée de chaque côté de la tour par des fenêtres ayant conservé leur décor gothique, et la porte d'entrée, située sur un pan de la tourelle, présente la même richesse décorative. Le cadastre napoléonien montrait autrefois plusieurs bâtiments aujourd'hui disparus ; le logis principal est le seul corps partiellement conservé et la cour, qui comprend un puits, se développe devant la façade principale orientée sud‑ouest. L'édifice présente deux pignons élevés ; le rez‑de‑chaussée et l'étage sont cloisonnés par des murs à colombages et offrent deux pièces chacun, la cuisine du rez‑de‑chaussée étant prolongée au sud‑est par un four. Dans l'état actuel, une fenêtre du rez‑de‑chaussée subsiste dans sa configuration initiale tandis qu'une autre est partiellement obstruée ; les baies de l'étage avaient été murées puis rouvertes lors d'une restauration et pourvues de meneaux simples.