Manoir de la Bérardière à Saint-Bômer-les-Forges dans l'Orne

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de la Bérardière

  • La Besrardière
  • 61700 Saint-Bômer-les-Forges
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Manoir de la Bérardière
Crédit photo : Charles Léandre (1862–1934) Autres noms Nom de nai - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du manoir (à l'exclusion de l'aile moderne) , des tourelles d'angle des communs, du pavillon des archives et de la chapelle ; salon avec son décor ; escalier avec sa rampe en bois (cad. 9 70, 71, 75) : inscription par arrêté du 3 mai 1974 - Parc du manoir comprenant : les façades et toitures des pavillons d'entrée et le portail les reliant ; les cours au nord et au sud du manoir ; le jardin clos avec ses portes, ses escaliers, ses murs de clôture, le bois et l'herbage l'encadrant ainsi que l'étang ; l'avenue d'accès avec ses promenades et le bois situé à l'entrée ; l'ancienne avenue et ses abords, y compris le colimaçon ; les promenades est et le petit bois semi-circulaire (cad. YC 15, 19, 20, lieudit La Besrardière, 30 à 32, lieudit La Benoistière, 33, 34, 92, lieudit Le Mesnil Brard, 57, lieudit Le Grand Mesnil ; YD 31, lieudit La Besrardière ; Q 393, lieudit La Besrardière) : inscription par arrêté du 15 novembre 1995

Origine et histoire du Manoir de la Bérardière

Le manoir de la Bérardière se situe à Saint-Bômer-les-Forges (Orne), le long de la route de Tinchebray à Domfront. De la première demeure médiévale il ne subsiste rien, mais le pavillon des Archives, de style Renaissance et datant de la fin du XVe siècle, rappelle l’existence d’un ancien ensemble fortifié et fut transformé en bibliothèque au XVIIIe siècle. L’édifice principal, de style classique, a été reconstruit à la fin du XVIIe siècle (mentionné en 1695/1697) ; il présente un grand corps rectangulaire en granit, encadré par une cour d’honneur et deux pavillons d’entrée. Une tourelle à pans se dresse au milieu de la façade nord ; des lucarnes à frontons sculptés et deux cheminées monumentales coiffent la toiture d’ardoise. L’entrée s’ouvre au bout d’une longue avenue bordée d’arbres, et un portail réunit les pavillons d’entrée en une porte charretière accompagnée de deux portes piétonnières. Au-dessus de la porte piétonnière gauche est sculpté le blason des Roussel, reprenant celui des Hallé de Jumilly enrichi d’un cœur de gueules. À l’angle du jardin clos, le Pavillon des Archives, qui faisait aussi fonction de tour de défense et de grange fortifiée, conserve la charpente ancienne, une belle cheminée en granit et des archives remontant au XVe siècle ainsi que des ouvrages rares. La chapelle, construite en 1745 et consacrée l’année suivante, est dédiée à saint François-Xavier ; elle abrite un autel Louis XIV en bois sculpté et doré, des stalles en chêne et des vitraux latéraux. À l’intérieur, la salle à manger et le bureau conservent des boiseries peintes en camaïeu du milieu du XVIIIe siècle ; on y trouve aussi un salon Louis XV, un salon Louis XVI décoré de scènes de chasse, quinze chambres et des tapisseries des Gobelins des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Un grand escalier en chêne d’époque Louis XIII, aux marches en briques et provenant de l’ancien évêché, dessert les étages ; on y voit des portraits et des dessins exécutés entre 1794 et 1798 par Jean‑Henry Roussel. Autour de l’allée principale, des promenades aménagées sur de larges talus au XVIIIe siècle constituent un élément ethnologique du domaine ; le bois abritant ces aménagements a été détruit par la tempête de 1999 mais a été replanté dans le même esprit. Au début du XXe siècle, le manoir a été complété dans le même style par une aile et une tour polygonale, et les dépendances, qui datent du XVIe et du début du XVIIe siècle, ont subi quelques transformations ; des écuries dans le style vieux-normand ont également été aménagées. La famille Roussel, propriétaire pendant plusieurs siècles et attachée à la noblesse de robe, a transmis le domaine avant qu’il ne passe aux Bidard de la Thérière puis, au XXe siècle, aux Roulleaux‑Dugage. Le manoir a joué un rôle pendant la chouannerie normande et, en 1799‑1800, a accueilli des cantonnements et des états‑majors ; Jean‑Henry Roussel y mourut sans postérité en 1801. Au XXe siècle, des artistes comme Gaston La Touche et Charles Léandre ont séjourné à la Bérardière, et le domaine fut conservé grâce à des donations qui évitèrent son morcellement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château ne fut pas réquisitionné mais fut mis à disposition en juin 1944 comme hôpital après les bombardements sur Flers ; il fut libéré le 6 août 1944 et sa chapelle conserve le casque d’un soldat américain tombé au combat. Les façades et toitures du manoir (à l’exclusion de l’aile moderne), certaines tourelles des communs, le pavillon des Archives, la chapelle, ainsi que le salon et l’escalier sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 3 mai 1974 ; le parc, ses avenues, promenades, cours, murs et dépendances font l’objet d’une inscription complémentaire en date du 15 novembre 1995. Le site se visite sur rendez‑vous, le parc est ouvert librement le dimanche et des ouvertures exceptionnelles ont lieu lors des Journées européennes du patrimoine ou d’événements locaux. Une Association des Amis de la Bérardière, créée en 2008, veille à la sauvegarde, à l’entretien et à la mise en valeur du domaine.

Liens externes