Origine et histoire du Manoir de la Boissière
Le manoir de la Boissière est une maison de notable située à Athée-sur-Cher, dans le département d'Indre-et-Loire. Il se trouve au nord de la commune, à 60 m d'altitude, sur le flanc du coteau de la rive gauche du Cher, au débouché d'un vallon s'ouvrant sur la rivière située une dizaine de mètres en contrebas. Le fief relevait successivement de Montbazon puis de la Carte-Ballan. Le corps de logis remonte sans doute à la fin du XVe siècle et le manoir est généralement daté du XVIe siècle ; ses façades et ses toitures ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 8 février 1960. De 1520 à au moins 1669, la Boissière appartient à la famille Binet, dont trois membres ont exercé la charge de maire de Tours en 1524, 1543 et 1600, les mandats étant alors annuels. Les fenêtres ont été agrandies au XVIIe siècle, sous Louis XIII. Après la Révolution, la propriété est transformée en ferme ; le corps de logis n'est alors pas habité et les exploitants occupent des communs qui ont depuis disparu. Au XIXe siècle le manoir appartient pendant quelques années à l'historien Jacques‑Xavier Carré de Busserolle. L'écrivain Dominique Dunois situe l'action de son roman Leurs deux visages à la Boissière dans son ouvrage paru en 1937. Une aile en retour, visible sur la façade postérieure, est signalée dans les sources ; l'une la date du XIXe siècle tandis qu'une autre mention la place parmi des constructions élevées après la Seconde Guerre mondiale. Le manoir se compose d'un corps de logis principal, orienté parallèlement au Cher, et d'une aile en retour d'équerre vers le sud ; les communs ont disparu et les douves ont été comblées. La salle principale porte une cheminée inscrite des dates 1643 et 1652. Le comble du logis repose sur deux pignons décorés de fleurons et est éclairé au nord et au sud par deux lucarnes encadrant un oculus. Le bâtiment possède une tourelle hexagonale éclairée par des ouvertures de défense ; selon les descriptions elle est située tantôt à l'angle nord‑est, tantôt à l'angle nord‑ouest, et elle est coiffée d'une pyramide. Dans le parc, dans l'axe du logis principal, subsistent des vestiges de l'aqueduc de Fontenay, qui alimentait Caesarodunum (Tours) à l'époque gallo‑romaine ; ces vestiges ont été classés monuments historiques par arrêté du 7 février 1966.