Manoir de la Bouverie à Mardilly dans l'Orne

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de la Bouverie

  • La Bouverie
  • 61230 Mardilly
Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
1604
Achèvement du château
1622
Vente du manoir
1747
Changement de propriétaire
XVIIe siècle
Construction du manoir
1793
Vente comme bien national
1968
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. D 105) : inscription par arrêté du 9 octobre 1968

Personnages clés

Martin de Rupierre Seigneur de Mardilly qui fait édifier le nouveau château au début du XVIIe siècle.
Gabriel de Rupierre Cousin de Martin de Rupierre qui transmet la seigneurie à Thibault II.
Thibault II de Rupierre Cousin de Gabriel de Rupierre qui reçoit la seigneurie.
Marquis Périer Acquéreur du manoir en 1622.
François Brière Curé qui achète le manoir lors de la vente comme bien national en 1793.
Joseph Michel Pottier Propriétaire du manoir en 1918.
René François Pottier Frère de Joseph Michel Pottier qui acquiert le manoir en 1921.
René Pottier Fils de René François Pottier qui s'installe dans le manoir en 1928 avec son épouse Marie Grandin.
Famille Dangelzer Propriétaire du manoir en 1973 qui entreprend des travaux de restauration.

Origine et histoire du Manoir de la Bouverie

Le manoir de la Bouverie, aussi appelé château de Mardilly, est une demeure du début du XVIIe siècle située sur la commune de Mardilly, dans l'Orne, en bordure de la vallée de la Touques à proximité du Calvados. Propriété privée, partiellement inscrite aux monuments historiques, il a été vendu comme bien national pendant la Révolution. La famille de Rupierre est installée à Mardilly dès le XIIIe siècle et détient plusieurs fiefs de la vallée de la Touques au cours des siècles suivants. Plusieurs de ses membres portent le titre de seigneur de Mardilly et d'autres seigneuries voisines, et certains d'entre eux changent de fidélité pendant la guerre de Cent Ans, ce qui entraîne des confiscations puis des mesures d'indulgence. Gabriel de Rupierre transmet la seigneurie à son cousin Thibault II, puis à Martin de Rupierre, qui, après son mariage avec Catherine de Hudebert, fait édifier le nouveau château à la place de l'ancienne forteresse. Achevé en 1604 sous le règne d'Henri IV, le corps de logis rectangulaire doit son élégance aux quatre tourelles d'angle dites « poivrières » et à l'alternance de briques et de pierres de grès ocre, appelées localement roussier. Malgré la dot de son épouse, Martin de Rupierre doit vendre l'ensemble en 1622 à Marquis Périer en raison du coût élevé des travaux. La propriété passe ensuite dans les mains des familles Périer puis Maurey ; Jacques Périer meurt sans descendance en 1747 et la succession conduit à la famille de Maurey, qui n'occupe pas toujours le château mais s'en réserve l'usage. À la Révolution, Pierre Claude de Maurey émigre et les biens familiaux sont confisqués puis vendus : des affiches annoncent la vente le 15 brumaire an II et les enchères se tiennent le 24 brumaire an II, les bâtiments étant adjugés au curé François Brière. La Bouverie change ensuite plusieurs fois de propriétaires, passant notamment aux familles Fressonnel, Rault et Godet, avant d'être achetée en 1918 par Joseph Michel Pottier, puis exploitée et acquise en 1921 par son frère René François. Le logis, inhabité depuis 1877, retrouve une occupation en 1928 lorsque le fils René s'y installe avec son épouse Marie Grandin, contribuant ainsi à sauver le manoir de la ruine. La famille Dangelzer achète la propriété en 1973 et entreprend des travaux de restauration, en particulier des toitures, rendant au bâtiment une grande partie de son aspect d'origine. L'actuel propriétaire, qui a acquis le domaine en 2019, redonne vie au site en y organisant diverses manifestations et en l'ouvrant au public. Le manoir se compose d'un corps de logis à deux niveaux avec dans chaque angle une tourelle cylindrique en encorbellement et des toits en ardoise de forme campaniforme. La façade principale, orientée vers l'est, présente une ordonnance régulière et symétrique conforme aux règles de construction du début du XVIIe siècle, rythmée par des fenêtres alternant avec des baies aveugles, des linteaux droits à clé saillante et des allèges à écoinçons en quarts-de-rond. Les remplissages de briques rosées forment des motifs de losanges par des lignes obliques de briques vernissées plus foncées. La porte principale, précédée d'un perron, est encadrée de bossages, surmontée d'un linteau clavé en arc segmentaire et d'un fronton interrompu, tandis que le toit, formant un troisième niveau, repose sur une corniche à consoles évoquant un mâchicoulis. Le comble est percé de lucarnes couronnées de frontons triangulaires et, sous celles-ci, subsistent des éléments défensifs ainsi qu'un puits aménagé à l'intérieur. La façade arrière et les murs latéraux, sobres, sont construits en pierre de roussier et percés de rares ouvertures ; à l'arrière du logis subsiste un fossé en eau, vestige probable d'anciennes douves. Le domaine comprend aussi une grange, un lavoir et une boulangerie, d'autres bâtiments cadastrés au XIXe siècle ayant disparu, et un moulin situé sur un bras de la Touques jouxte la propriété sans en faire partie. Les façades et les toitures ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 9 octobre 1968.

Liens externes