Origine et histoire du Manoir de la Cocardière
Le manoir de la Cocardière, situé à Guerquesalles dans l'Orne, est un édifice daté du XVIe siècle. Il se trouve à 600 mètres à l'est de l'église de Guerquesalles. Les hourdis du rez-de-chaussée sont en pisé, ceux du premier étage présentent des dessins variés en briques. Le logis a probablement été édifié dans la première moitié du XVIe siècle et a été prolongé vers le sud par deux travées. À l'ouest, un second mur a été élevé en doublure du premier vers l'extérieur, ménageant un couloir entre les deux parois. Des reprises aux angles nord et sud-est témoignent d'interventions visant la consolidation du bâtiment. L'orientation du logis a été inversée au XIXe siècle par l'ouverture d'une porte dans l'élévation postérieure ouest, sur laquelle la famille Quisonnas a apposé son blason. D'importantes restaurations ont été entreprises à la fin du XIXe siècle et la mairie a été installée dans la pièce sud du rez-de-chaussée. Le bâtiment du pressoir, contemporain du logis, présente une charpente portée par des poteaux intérieurs qui doublent un mur en calcaire ; il a également été restauré. Les autres dépendances datent du XIXe siècle.
La terre de la Cocardière aurait été acquise en 1477 par Regnault Le Lasseur, selon X. Rousseau. Les Lasseur étaient de famille noble, un de leurs aïeux ayant été anobli par Charles V en 1365. Regnault Le Lasseur fut remplacé par son fils Jean en 1486. Jean II épousa Catherine de Lyre ; leur fils Stevenot épousa Philippe de Saint Pierre. Le fils de Stevenot, Eustache, seigneur de la Cocardière, servit dans la compagnie de Guillaume V de Hautemer, seigneur de Fervaques, et périt dans ces combats. Eustache eut deux fils de Marguerite d'Andel : Jacques, qui devint seigneur et mourut en 1657, et Guillaume, né en 1638 et inhumé à Guerquesalles en 1669 ; sans postérité, la seigneurie paraît être passée à leur frère Pierre, décédé en 1766. La fille de Pierre, Anne, hérita de la Cocardière et épousa Jean Joseph de Mathan, seigneur de Sainte-Marie-aux-Anglais ; parmi leurs enfants, Claude de Mathan reçut la Cocardière qu'il vendit ensuite à Leonor du Bosc, déjà héritier de la famille Beaulieu.
Les façades et la toiture du manoir sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 2 janvier 1929.
