Manoir de la Vermondie à Thonac en Dordogne

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir Tour

Manoir de la Vermondie

  • 360 Fayolle
  • 24290 Thonac
Crédit photo : François de Pouqueville - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Gallo-romain (?)

Patrimoine classé

Tour penchée de la Vermondie : inscription par arrêté du 29 décembre 1941

Origine et histoire du Manoir de la Vermondie

Le manoir et la tour penchée de la Vermondie forment un ensemble bâti sur la commune de Thonac, en limite de Saint-Léon-sur-Vézère, en Dordogne, à quelques kilomètres de la grotte de Lascaux. La tour est inscrite au titre des monuments historiques.

Édifié au sommet d'une colline à proximité de la Vézère, le site associe une tour d'origine gallo-romaine et un petit manoir dont l'origine demeure incertaine et qui a subi d'importantes modifications structurelles depuis le XIIe siècle, voire avant, jusqu'à des périodes récentes. À différentes époques, le manoir a dû fonctionner comme un château plus important car la famille seigneuriale contrôlait un vaste territoire comprenant les terres de Fanlac, le château d'Auberoche et le château du Sablou. En août 2023, la foudre a frappé le manoir et embrasé l'une des deux tours jumelles, causant des dégâts sur environ 50 m2 de toiture.

Le cellier du manoir livre, à mi-hauteur d'un puits circulaire, le départ d'un réseau de souterrains creusés en partie dans la roche ; malgré des éboulements qui les obturent, on distingue l'amorce de trois conduits partant en éventail. L'un de ces conduits se dirige vers la tour tandis que les deux autres semblent orientés vers les champs alentour, peut-être destinés à permettre une évacuation ou une contre-attaque en cas de siège. La proximité et l'ancienneté de la tour conduisent à évoquer l'hypothèse que la partie la plus ancienne du manoir pourrait être l'adaptation d'un petit fortin gallo-romain, de nombreux blocs semblant contemporains de ceux de la tour et l'existence des souterrains confortant cette piste.

Plusieurs encadrements de portes, y compris celui de l'entrée principale, sont ornés d'un blason sculpté montrant une croix à gauche et une tour à droite, ce qui suggère des usages variés du site ; il a pu servir de chapelle ou de résidence pour un ordre religieux et, en raison de sa visibilité, constituer une halte pour des pèlerins se rendant vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

La tour penchée doit probablement sa déformation à des modifications de son assise liées à l'excavation des souterrains ; elle est connue depuis longtemps sous le nom de « tour penchée de la Vermondie » et figure parmi les curiosités du Périgord. Haute d'environ vingt mètres et percée d'une unique ouverture cintrée à mi-hauteur, elle apparaît de façon spectaculaire au visiteur qui la découvre dans un virage de la route départementale 45. Son architecture et son implantation correspondent à celles des tours de signalisation oculaire que les Romains édifiaient comme relais de signalisation et postes d'observation sur les hauteurs.

La légende locale rapporte que la tour se pencha pour permettre à deux amants — la fille du seigneur enfermée dans la tour et un troubadour venu lui donner l'aubade — de s'unir, récit qui fait partie de la tradition populaire entourant le monument. Les encadrements portent également des armoiries associées à la famille de Pouqueville, la croix figurant sur l'écu ayant été remplacée, selon la tradition familiale, par la croix de Jérusalem après l'élévation d'H.-A. Boulard de Pouqueville à la dignité de chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre. Pour approfondir l'étude du site, on peut se référer aux ouvrages et aux portails consacrés aux châteaux et au patrimoine de la Dordogne, ainsi qu'aux notices et ressources en ligne mentionnées dans la bibliographie.

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