Manoir de la Ville-aux-Veneurs à Trévé en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de la Ville-aux-Veneurs

  • Manoir de la Ville-aux-Veneurs
  • 22600 Trévé
Manoir de la Ville-aux-Veneurs
Manoir de la Ville-aux-Veneurs
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Manoir de la Ville-aux-Veneurs
Manoir de la Ville-aux-Veneurs
Crédit photo : Quoique - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du manoir et des deux pavillons Sud-Est et Sud-Ouest ; escalier avec sa rampe en bois ; salle à manger et grand salon avec leur décor (cad. D 566) : inscription par arrêté du 7 octobre 1975

Origine et histoire du Manoir de la Ville-aux-Veneurs

Le manoir de la Ville-aux-Veneurs est situé au lieu-dit éponyme sur la commune de Trévé (Côtes-d'Armor), à environ trois kilomètres au sud-ouest du bourg et cinq kilomètres au nord-ouest de Loudéac. Sa construction commence en 1761 pour Sébastien Moizan, ancien avocat au Parlement de Bretagne devenu marchand de toile ; le corps principal et le pigeonnier datent de 1761 et une dépendance à l'entrée de la cour porte la date 1763. Le plan associe un rectangle prolongé par un pavillon carré ; le corps principal comporte six travées de baies à arc en segment et deux corps secondaires en retour d'équerre à l'est, formant un plan allongé simple en profondeur. L'édifice s'inscrit dans la continuité des petits manoirs des XVe et XVIe siècles et se distingue par l'emploi du calcaire pour les élévations, la corniche étant en granit. Le toit à croupe est percé de petites lucarnes et couronné d'épis de faîtage en terre cuite vernissée ; la partie centrale portait un lignolet en ardoises repercées figurant deux personnages à cheval et était complétée par un élément de ferronnerie, sans doute une girouette. Pierre-Anne Moizan, fils de Sébastien, succède comme marchand de toile, fait construire l'aile est et devient le premier maire de Trévé. Les archives commerciales de Pierre-Anne, couvrant la période 1772-1793, renseignent sur le commerce de la toile : en vingt ans il livre 1 640 balles aux blanchisseurs, principalement à Saint-Caradec (686 balles à 21 blanchisseurs), à Trévé (356 balles à 11 blanchisseurs), à Hémonstoir (297 balles à 8 blanchisseurs) et au Quillio (259 balles à 5 blanchisseurs), Loudéac figurant pour 33 balles à 4 blanchisseurs. L'activité textile décline lorsque Ange-Marie Moizan devient propriétaire ; il est aussi propriétaire foncier et maire de Trévé. Le manoir passe ensuite à Jeanne-Marie Moizan, qui épouse le médecin Jean-Auguste-Marie Oheix ; leurs descendants, dont Robert-Ange-Marie et André Oheix, y résident et la propriété reste dans la descendance familiale, les Guillon, jusqu'à la fin des années 1990. André Oheix, avocat et historien, a notamment habité le manoir. Propriété privée, le manoir est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 octobre 1975 ; la protection porte sur la parcelle cadastrale n° D566, les façades et toitures du manoir et des pavillons sud-est et sud-ouest, l'escalier avec sa rampe en bois ainsi que la salle à manger et le grand salon avec leur décor. Lors de l'inscription, l'ensemble était en bon état. En novembre 2021, le manoir présentait un mauvais état général : toutes les huisseries extérieures en bois étaient détériorées après une probable longue période d'abandon. Un chantier de couverture était en cours ; la toiture du bâtiment principal venait d'être refaite en ardoise ordinaire, différente de l'état initial, le lignolet représentant des scènes de chasse avait disparu et la toiture d'un bâtiment annexe au sud-est était également en travaux. Le nom du lieu-dit associe « ville », issu du latin villa au sens de ferme ou maison de campagne, et « veneurs », terme de vénerie désignant le conducteur de la chasse.

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