Manoir de Mirebeau à Vivoin dans la Sarthe

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de Mirebeau

  • Mirebeau
  • 72170 Vivoin
Propriété privée

Période

milieu XIVe siècle

Patrimoine classé

Manoir, en totalité (cad. ZY 124) : inscription par arrêté du 9 mars 1998

Origine et histoire du Manoir de Mirebeau

Le manoir de Mirebeau se situe à quelques distances de la gare de Beaumont, sur les basses terres bordant le cours de la Sarthe. Au XVIIIe siècle, l'ensemble occupait un emplacement délimité au nord et à l'est par un ruisseau formant une douve, encore partiellement en eau aujourd'hui. Le plan de 1785 montre un groupe de bâtiments avec un corps de logis en équerre précédé d'une cour dont l'entrée était encadrée par deux corps de bâtiment presque parallèles ; celui de gauche était adossé à un four au nord. À l'ouest, deux parcelles (205 et 206) correspondent vraisemblablement à un verger et à une basse-cour ; la parcelle 205 porte en pointillé l'ancienne fuie démolie en 1776. D'après la montrée de 1771, le manoir comprenait le corps aujourd'hui subsistant et, en retour d'équerre, des dépendances pour les bêtes et des remises qui existaient encore en 1836 selon le cadastre. Aujourd'hui, seule la partie d'habitation subsiste. Il s'agit d'un corps de logis de modestes dimensions, de plan rectangulaire à deux travées, couvert d'un toit à pente moyenne en tuile plate et flanqué au nord d'une annexe en appentis abritant le fournil. Le bâtiment se développe sur deux niveaux : au rez-de-chaussée, un niveau bas couvert par un plancher initialement divisé en une pièce domestique et un corridor transversal menant au fournil, la cloison en pan-de-bois qui séparait ces espaces ayant disparu. À l'étage, une salle sous comble est couverte par une charpente plafonnée en torchis ; elle est séparée par une cloison en pan-de-bois d'une petite chambre surmontée d'un grenier en demi-niveau. L'accès primitif à l'étage se faisait par un escalier transversal dont la volée montait probablement de l'autre côté du mur de refend ; cet escalier et le corps en retour ont disparu, et la porte médiane qui devait desservir la petite chambre est aujourd'hui obturée. Après la disparition de l'escalier, on a supprimé la cloison séparant la pièce basse du corridor et construit un escalier tournant sur mur d'échiffre, grossièrement monté, qui aboutit au seuil de la salle et dont la trémie empiète sur la petite chambre. Le logis est éclairé au rez-de-chaussée par une baie récemment modifiée mais conservant sa plate-bande de couvrement, ainsi que par un petit jour à châssis pratiqué dans le pignon à gauche de la cheminée ; à l'étage, deux fenêtres passant-en-lucarne subsistent mais leur gâble a été mutilé. L'intérieur conserve, malgré des lacunes et des badigeons successifs, un important décor peint. Au niveau bas, on distingue de petits rinceaux à l'ocre rouge sur l'ébrasement de la fenêtre et des traits en bande alternant jaune et rouge sur le manteau de la cheminée. La salle de l'étage est entièrement peinte : l'ossature du pan-de-bois et la charpente à chevrons-portant-ferme, avec sous-faîtage, chevrons, aisseliers et jambettes courbes, sont traités alternativement en rouge, jaune et noir ; le hourdis du plafonnement est badigeonné en blanc et orné de branches d'arbres à l'ocre rouge, de feuilles de chêne ou de laurier en ocre jaune ou blanc et de petites baies au tampon. La cheminée présente des faces moulurées peintes alternativement à l'ocre rouge et jaune, et la hotte, recouverte d'une épaisse couche de lait de chaux, semble peinte d'un échiqueté rouge et blanc. Il ne paraît pas y avoir eu de décor dans la petite chambre contiguë.

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