Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi dans le Finistère

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi

  • 371 Toulgoat
  • 29140 Saint-Yvi
Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi
Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi
Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi
Manoir de Toulgoat de Saint-Yvi
Crédit photo : Yann Gwilhoù - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Portail d'entrée (cad. ZK 159) : inscription par arrêté du 10 juin 1932

Origine et histoire du Manoir de Toulgoat

Le manoir fortifié de Toulgoat, dit Maner Toulgouët, est situé à Saint-Yvi, dans le Finistère. Il a été bâti au milieu du XVIe siècle par la famille Salou de Toulgoat, de vieille noblesse d'armes, qui possédait sur ces terres une seigneurie de moyenne et basse justice dès le XVe siècle. Les armoiries de la famille, « d'argent à trois hures de sanglier arrachées de sable », sont encore sculptées sur le porche. Anciennement désigné comme château au XVIIIe siècle, le logis comportait autrefois une aile ouest aujourd'hui disparue, une chapelle dont subsiste seulement le soubassement, un pigeonnier disparu, des dépendances, une métairie et un moulin proche. L'état descriptif de la seigneurie rédigé entre 1765 et 1768 décrit l'ensemble : on accède par de longues avenues à une cour que ferme un grand portail voûté en pierres de taille. Au fond de la cour se trouve le bâtiment principal, d'environ 80 pieds de façade, dont l'entrée principale s'ouvre par une porte cintrée donnant sur un vestibule large de plus de 5 pieds. À gauche du vestibule se situe la cuisine, d'environ 19 pieds de longueur sur 14 pieds de largeur; en vis-à-vis, une salle de 21 pieds sur 16, suivie d'un cellier et d'un salon au bout de la salle, au-dessus duquel s'étend un grenier en appentis sur le jardin. Un grand escalier tournant en pierres de taille mène au premier étage, où une vaste chambre occupe la surface de la salle et du vestibule, tandis que d'autres chambres se trouvent au-dessus de la cuisine et du cellier; au second étage se trouvent des greniers. Un autre bâtiment abritait les écuries et les étables. Derrière les édifices s'étendait un grand jardin de plus de deux journaux, planté de quelques arbres fruitiers et en partie ceint de murs en ruine; à la sortie de la cour se trouvaient la métairie à gauche, le colombier à quelque distance, puis un bois de décoration descendant vers l'étang de Toulgouët, au-delà duquel se trouvent des pâtures et le moulin. Le domaine, affermé depuis le début du XVIIIe siècle, n'était pas une résidence confortable et les cohéritiers, notamment le marquis de Rosnyvinen de Piré et le duc et prince d'Arenberg, ne s'en inquiétaient guère. Le manoir a conservé un portail fortifié remarquable, doté d'une tourelle de guet à arquebusières superposées et d'une galerie à mâchicoulis, qui a été découronnée de ses créneaux par ordonnance royale sous Louis XIII. La façade du logis a peu été transformée depuis, et la toiture est ornée de deux imposantes ouvertures en pierres de taille coiffées de pots à feu. Un important abreuvoir et un puits se trouvent dans la cour, fermée par des dépendances dont certaines sont postérieures, et la salle seigneuriale du rez-de-chaussée conserve une belle cheminée imposante. Le manoir est resté, par alliances, dans la même lignée familiale de circa 1480 à 1840; lui ont succédé notamment les familles Visdelou (comte de Bienassis), Engelbert de la Mark-Arenberg, de Ligne (duc d'Arenberg, prince de Ligne), d'Arenberg et de Rosnyvinen, marquis de Piré. Vers 1840, le manoir et ses terres furent vendus par Prosper-Louis d'Arenberg. Affecté ensuite à une exploitation agricole, le domaine fut morcelé et le logis longtemps délaissé; il fut cependant conservé par la même famille de 1922 à 2018. Propriété privée, le manoir est actuellement en cours de restauration par son propriétaire. Le portail d'entrée est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 juin 1932.

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