Origine et histoire
Le manoir de Veaumicel, autrefois appelé Valmisset puis Vaumisset, est une ancienne demeure fortifiée du XVIe siècle située à Vierville-sur-Mer (Calvados), à 550 mètres au sud-sud-ouest de l'église Saint-André. Construit probablement autour de 1551 par Guillaume Canivet, partisan d'Henri IV et anobli en 1543, il fut incendié en 1589 lors des guerres de Religion. La famille de Canivet conserva la propriété jusqu'en 1755, date à laquelle elle la vendit à Jean-Nicolas de Pleurre, conseiller honoraire à la grande chambre du Parlement de Paris. Cédée de nouveau en 1809, elle changea de mains à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle ; quatre familles se succédèrent jusqu'en 1903, parmi lesquelles la famille de Marguerye, puis le vicomte François de Bellaigue en fit l'acquisition ; ce dernier fut tué sur le front le 13 octobre 1915. L'ensemble manorial se présente comme une enceinte quadrangulaire aux murs et bâtiments en pierre calcaire, couverts d'ardoise, qui conserve des éléments de la Renaissance et un aspect défensif marqué par des tours percées de meurtrières. Du portail double, seule subsiste aujourd'hui la porte piétonne, désormais murée ; la porte charretière a disparu. À l'est, le bâtiment, épaulé de contreforts, était défendu par deux tourelles aujourd'hui disparues, dont l'une apparaît encore sur le cadastre de 1923. Une construction figurant sur le cadastre de 1963 sépare le manoir de son jardin et du haras adjacent, qui occupe les anciens bâtiments de la ferme, et une tour indépendante abrite un ancien four à pain. Le logis rectangulaire, séparé de la rue par un jardin clos, est protégé aux angles par quatre tours rondes ; une tourelle à toit de pierre adossée à la tour sud-ouest conserve des traces de mâchicoulis et, par un escalier en vis, permettait d'accéder au pigeonnier de la tour voisine. La tour sud-est servait à la surveillance de l'entrée. Côté nord, deux tours en encorbellement affichent le style Renaissance par leurs fenêtres à fronton triangulaire ornées de pilastres, tout en étant pourvues de meurtrières. Les lucarnes ont été refaites au début du XXe siècle ; la façade nord présente des ouvertures de dimensions inégales dont aucune n'est d'origine, à l'exception d'une fenêtre à meneau à l'étage côté est et d'une petite baie au rez-de-chaussée. Le manoir est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1927.