Origine et histoire du Manoir de Vonnes
Le manoir de Vonnes (ou Vonne), ancien prieuré, est un château situé sur la commune de Pont-de-Ruan, en Indre-et-Loire. Il se trouve en bordure de la D84, qui relie Artannes-sur-Indre à Azay-le-Rideau, à environ un kilomètre à vol d'oiseau au nord-ouest du bourg de Pont-de-Ruan, sur la crête du coteau de la rive droite de l'Indre ; sa façade principale regarde le sud-ouest et domine la rivière d'une quinzaine de mètres. Le fief de « La Roche de Vonnes » est cité dès 1108 ; parmi ses seigneurs figurent Guntel de Vonnes (1108), Hugues de Rillé, puis plusieurs membres des familles Berruyer aux XVe et XVIe siècles, Anne de Chergé veuve de Charles d'Espinay (1592) et enfin Horace Desjardins, contrôleur général des guerres et maire de Tours (1612). Le manoir actuel, exemple intéressant d'architecture du début du XVIIe siècle, a été construit vers 1615 pour Horace Desjardins, propriétaire du château voisin de Méré. En 1666 Jacques Desjardins en devient propriétaire, puis Hippolyte Desjardins en 1682, Louis Le Bardou de Milliac en 1718 et Jacques Le Breton en 1782. À partir de 1842, le domaine appartient à Hippolyte Le Breton de Vonnes, qui fut maire de Saché de 1856 à 1871 ; à sa mort, le manoir revient à l'une de ses filles, puis aux descendants de la famille jusqu'au XXIe siècle. Une restauration est engagée en 1939 et le manoir est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 4 février 1943. L'édifice se compose d'un corps de bâtiment flanqué de deux pavillons peu saillants sur chacune des faces principales, l'ensemble ne comportant qu'un rez-de-chaussée. Au-dessus d'une corniche rectangulaire s'élève, en avant d'un haut comble, une série de lucarnes importantes ; celles du côté nord sont adossées à des consoles à larges feuilles d'acanthe et sont couronnées d'un fronton coupé encadrant un fleuron. Le comble, qui surmonte directement le rez-de-chaussée, est éclairé par des lucarnes ayant conservé leurs meneaux. Il est possible que la construction n'ait jamais été complètement achevée : bien qu'il comporte deux cheminées qui n'ont jamais servi, le comble n'est pas cloisonné et certaines lucarnes semblent manquer. La plupart des ouvertures furent murées en 1822, sans doute pour réduire l'impôt sur les portes et fenêtres alors en vigueur, et le bâtiment a été transformé en ferme. Honoré de Balzac décrit le manoir sous le nom de « Clochegourde » dans Le Lys dans la Vallée.