Manoir du Grand Taute à Saint-Sauveur-Lendelin dans la Manche

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir du Grand Taute

  • Grande Taute
  • 50490 Saint-Sauveur-Lendelin
Manoir du Grand Taute
Manoir du Grand Taute
Manoir du Grand Taute
Manoir du Grand Taute
Crédit photo : Xfigpower - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ainsi que le plafond et la cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée ; façade et toiture ainsi que le mécanisme du pressoir (cad. A 1022) : inscription par arrêté du 11 août 1975 ; Logis ; pressoir ; boulangerie ; écuries et grange ; pièce d'eau et douves qui la prolongent ; assiette de l'ancien jardin telle qu'elle figure sur le cadastre ancien (cad. AL 177 à 180) : inscription par arrêté du 4 juin 1993

Origine et histoire du Manoir du Grand Taute

Le manoir du Grand Taute est une ancienne demeure fortifiée du XVIe siècle située à Saint-Sauveur-Lendelin, commune déléguée de Saint-Sauveur-Villages, dans le département de la Manche, en Normandie. Il fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques. Les premiers habitants connus appartiennent à la famille Petiot ; un Simon Le Petiot est notamment signalé en 1359. Le premier seigneur identifié de Taute est Jean Langlois, cité en 1564 comme sieur de Taute ; issu d’une famille noble d’Orval, il avait épousé Olive Le Petiot. Le manoir actuel a probablement été bâti à la fin du XVIe siècle, dans les années 1580, vraisemblablement par Jean Langlois, et fut attaqué en 1588 par des protestants alors que Langlois était partisan de la Ligue ; la partie droite du logis fut alors gravement endommagée, probablement par un incendie. Après cette attaque, Langlois alla résider à Coutances chez la nièce de son épouse, Jeanne Le Petiot, épouse du sieur de Montcuit, un Escoulant, qui héritera quelques années plus tard du Grand Taute. Au début du XVIIe siècle, Jean Lecocq, écuyer et officier de justice déjà propriétaire du Petit Taute, acquiert le Grand Taute ; la famille Lecocq donnera par la suite plusieurs lieutenants-généraux à l’administration royale. Le manoir fut habité jusqu’en 1670 puis transformé en ferme jusqu’en 1872. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les possesseurs successifs sont les familles Le Breton de Beaucoudray, Tardif de Vauclair et Verdun de la Crenne. Au milieu du XIXe siècle, le manoir est acquis par Pierre Delalande, notaire à Saint-Sauveur-Lendelin ; la famille Delalande le conserve près d’un siècle. Lors de la Seconde Guerre mondiale le corps de logis est épargné, seules les écuries sont partiellement détruites par un obus en 1944 et restaurées après-guerre en parpaings. En 1995, Chantal et Christian Herrault achètent la propriété, la restaurent et en font leur résidence secondaire. Le manoir, très peu modifié depuis sa construction, affiche un aspect défensif : trous de fusil en enfilade sur façades et pignons, mâchicoulis intérieurs et grilles protégeant les soupiraux, et une façade arrière comportant peu d’ouvertures. Il figure parmi les édifices les mieux conservés du XVIe siècle dans le Coutançais. Deux tours, une à l’avant et une à l’arrière, abritent chacune un escalier desservant les pièces ; le corps de logis est haut de deux niveaux au centre et de trois niveaux dans sa partie méridionale et dans la partie endommagée en 1588. Les fenêtres, avec leurs meneaux à section carrée sans mouluration, sont caractéristiques du clos du Cotentin et des constructions des périodes Henri IV–Louis XIII, de même que les deux lucarnes couronnées d’un fronton semi-circulaire. Les bâtiments d’exploitation disposés en quadrilatère autour d’une cour comprennent un pressoir ancien, encore en activité dans les années 1950, une écurie avec son pavage originel du XVIe siècle et une grange, la boulangerie étant placée à l’écart pour limiter les risques d’incendie. L’ensemble est complété par un jardin entouré de douves aujourd’hui asséchées et par un étang alimenté par des sources. Par arrêté du 11 août 1975 sont inscrits les façades et toitures ainsi que le plafond et la cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée, de même que la façade, la toiture et le mécanisme du pressoir ; par arrêté du 4 juin 1993 ont été inscrits le logis, le pressoir, la boulangerie, les écuries et la grange, la pièce d’eau et les douves qui la prolongent ainsi que l’assiette de l’ancien jardin telle qu’elle figure sur le cadastre ancien. Les extérieurs, le pressoir, la boulangerie, les écuries et les bords de l’étang sont accessibles au public du 1er juillet au 31 août, le reste de l’année la visite se fait sur rendez-vous.

Liens externes