Origine et histoire du Manoir Saint-Hippolyte
Le manoir de Saint-Hippolyte, autrefois appelé manoir de Pont-Mauvoisin, est une demeure de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle située à Saint-Martin-de-la-Lieue, dans le pays d'Auge, sur la rive gauche de la Touques. On y accède par le chemin Saint-Hippolyte ; le bâtiment est bien visible à l'ouest de la route départementale 579, à mi‑chemin entre le bourg et la rocade de Lisieux (route départementale 613). Bâti à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, il passa en 1534 aux Tournebu lorsque Geneviève Pillois de Montigny l’apporta en dot à Jacques de Tournebu, seigneur de Livet‑le‑Beaudouin, puis devint au début du XIXe siècle la propriété de la famille de Foucault. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques : ses façades et ses toitures le sont par arrêté du 29 octobre 1971. De plan rectangulaire, le corps de logis présente un rez‑de‑chaussée en pierre de taille et un étage constitué d'assises alternées de calcaire et de briques Saint‑Jean. La façade principale comporte des fenêtres moulurées de style Renaissance qui conservent des traces de leurs anciennes croisées de pierre, et la porte d'entrée est surmontée d'un linteau en accolade. Aux extrémités du logis, tant au rez‑de‑chaussée qu'à l'étage, les fenêtres, plus étroites et également moulurées, sont protégées par des grilles. À l'arrière, une tour d'escalier de plan carré, en pierre et en colombages, s'élève au‑dessus de la toiture de tuiles du corps de logis ; sa couverture en ardoise dépasse celle du bâtiment et la tour, légèrement décalée vers le nord, se trouve dans l'axe de la porte d'entrée. Deux petites tourelles carrées, couvertes d'ardoises et de tuiles, animent les angles du bâtiment. L'ensemble est coiffé d'un imposant toit à quatre versants duquel émergent deux grandes lucarnes à pans de bois, postérieures au corps de logis et ornées de colombages blasonnés portant des poinçons en forme de salamandre, motif typique de la Renaissance. L'intérieur se signale surtout par deux grandes cheminées, l'une dans la cuisine et l'autre dans la salle, ainsi que par des pavés émaillés du Pré‑d'Auge. Le domaine comprend un important ensemble de dépendances à pans de bois, parmi lesquelles se distingue un colombier octogonal daté des XVe ou XVIe siècles et présentant un hourdis en briques plates inclinées, ainsi qu'un hêtre classé arbre remarquable.