Manufacture Claude-et-Duval à Saint-Dié-des-Vosges dans les Vosges

Patrimoine classé Patrimoine industriel Manufacture Maison d'architecte

Manufacture Claude-et-Duval à Saint-Dié-des-Vosges

  • Quai du Torrent
  • 88100 Saint-Dié-des-Vosges
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1908
Fondation de la manufacture
1944
Incendie de l'usine
1946
Décision de reconstruction
1947
Début des études
1948
Ouverture du chantier
1951
Fin de la construction
1952
Ouverture de l'usine
1988
Classement monument historique
2016
Inscription UNESCO
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et couvertures, y compris la structure en béton sur pilotis en totalité et les bureaux sur la terrasse du bâtiment principal (cad. AH 20) : classement par arrêté du 10 mai 1988 ; Les bâtiments recouverts de sheds de l'usine Claude-et-Duval, située 7, rue Le-Corbusier et 7, rue de la Côte Calot, sur les parcelles n°337 et n°246 figurant au cadastre section AH, suivant le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 12 mars 2021

Personnages clés

Jean Claude Directeur de la manufacture ayant décidé de la reconstruction en 1946.
Paul Duval Directeur de la manufacture ayant décidé de la reconstruction en 1946.
Jean-Jacques Duval Directeur de la manufacture, ami de Le Corbusier et initiateur de la reconstruction.
Le Corbusier Architecte ayant conçu la reconstruction de la manufacture.
Charlotte Perriand Designer ayant participé à l'aménagement intérieur de la manufacture.
Jean Prouvé Designer ayant participé à l'aménagement intérieur de la manufacture.
Vladimir Bodiansky Collaborateur de Le Corbusier ayant travaillé sur le brise-soleil de la manufacture.
André Wogensky Collaborateur de Le Corbusier ayant travaillé sur le brise-soleil de la manufacture.

Origine et histoire de la Manufacture Claude-et-Duval

La manufacture Claude-et-Duval est une bonneterie familiale fondée en 1908 à Saint-Dié-des-Vosges. Partiellement détruite par un incendie en novembre 1944, l'usine fait l'objet d'une décision de reconstruction prise en 1946 par les directeurs Jean Claude, Paul Duval et Jean-Jacques Duval, ce dernier ayant fait appel à son ami Le Corbusier. Jean-Jacques Duval, fervent admirateur de l'architecte, l'avait déjà fait nommer urbaniste-conseil de la ville le 19 avril 1945. Après le rejet par la municipalité d'un projet de reconstruction urbaine, Duval demanda à Le Corbusier de concevoir la reconstruction de l'usine familiale. Les études débutèrent en janvier 1947, le chantier fut ouvert en avril 1948 et la construction s'acheva en 1951 ; l'usine ouvrit en 1952, son intérieur étant aménagé avec des meubles de Charlotte Perriand et de Jean Prouvé. Il s'agit du seul édifice industriel conçu par Le Corbusier et de la première application du Modulor dans un bâtiment. Construit en béton armé et élevé sur pilotis, l'édifice présente une conception verticale dictée par la surface limitée de l'emprise au sol, la nécessité d'entreposer le charbon, le stationnement des deux cents vélos du personnel et le souhait d'offrir des espaces de travail clairs et agréables. Les collaborateurs de Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogensky, y expérimentèrent un brise-soleil accroché en façade, dispositif à la fois esthétique et destiné à atténuer la lumière directe sur les postes de travail et à protéger les tissus fragiles. Le toit-terrasse, conçu comme un lieu de convivialité, mêle usages de circulation, de loisirs et de rencontres. L'usine constitue la seule réalisation concrète du projet de reconstruction du centre-ville de Saint-Dié porté par Le Corbusier en 1945-1946, lequel prévoyait de regrouper les activités industrielles et de limiter à un quart d'heure à pied la distance entre logement et lieu de travail. Une statue près du Grand Pont, à l'entrée de la rue Thiers, évoque le Modulor et son rapport aux proportions. Classée monument historique en 1988, la manufacture reste la propriété de la famille depuis sa construction et figure, depuis le 17 juillet 2016, parmi les dix-sept œuvres inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de « L'œuvre architecturale de Le Corbusier ». En 2014, l'entreprise employait 80 salariés. Depuis 2020, une association locale porte le projet d'une annexe destinée à devenir un centre d'interprétation de l'œuvre de l'architecte sur le site industriel.

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