Manufacture des Tabacs à Toulouse en Haute-Garonne

Manufacture des Tabacs

  • 31000 Toulouse
Manufacture des Tabacs
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Manufacture des Tabacs
Manufacture des Tabacs
Manufacture des Tabacs
Manufacture des Tabacs
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
1810
Rétablissement du monopole
1888-1894
Construction des bâtiments
1903
Ajout du réfectoire
1979
Arrêt de la production
1990
Inscription monument historique
1996
Restauration et réaffectation
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Bâtiment directorial (A) ; façades et toitures des bâtiments E, L, A, M, F, B, C, D, H, G, I, Q'(cad. AE 101) : inscription par arrêté du 2 mars 1990

Origine et histoire

La Manufacture des Tabacs, située à Toulouse sur l'allée de Brienne dans le quartier des Amidonniers, le long du canal de Brienne près du Bazacle, est un ensemble d'anciens bâtiments industriels construits entre 1888 et 1894, complétés au début du XXe siècle par un réfectoire en 1903 et une cheminée pour les torréfacteurs en 1906. Son origine remonte au rétablissement du monopole du tabac en 1810 : la ville devint alors le siège d'une des seize manufactures impériales, la régie acquérant l'ancien couvent des Bénédictins quai de la Daurade en 1811 puis la filature Boyer-Fonfrède en 1821 dans la zone du Bazacle pour tirer parti de l'énergie hydraulique. Jusqu'en 1914 la manufacture fut le principal employeur toulousain ; elle employait quelque 2 000 personnes, majoritairement des femmes, et était alors la deuxième manufacture de tabac de France après Paris. La production, initialement entièrement manuelle, s'est partiellement mécanisée entre les deux guerres mondiales, ce qui, avec d'autres facteurs — suppression des douanes du Marché commun, campagnes anti-tabac et absence de desserte ferroviaire — a conduit à l'arrêt de la production en juin 1979 ; l'activité administrative a perduré jusqu'en 1987 et les bâtiments ont été désaffectés depuis 1984.

La fabrication était organisée en trois grandes sections spécialisées dans des produits différents. L'une transformait les feuilles en chique par un long processus de fermentation alternant arrosages, broyage et pilonnage sur une période prolongée ; une autre section préparait des produits nécessitant d'empêcher la fermentation, en mouillant, retournant, hachant, torréfiant et séchant les feuilles avant emballage ; la manufacture produisit aussi des cigarettes à partir de la fin du XIXe siècle et confectionnait des cigares après lavage des feuilles, roulage, enrobage, séchage et emballage. Dans les années 1870, environ 70 % du personnel travaillait dans les ateliers de transformation, soit plus de mille ouvrières, appelées localement « tabataires » (occitan tabataïréss).

Le travail à la manufacture était majoritairement féminin et rémunéré à la pièce, avec des embauches à la journée et des salaires variant fortement selon l'âge ; la journée de travail s'étendait généralement de 6 h à 18 h. Une règle de recrutement réservant la moitié des postes vacants aux filles, épouses et filles d'agents techniques et d'ouvriers a favorisé la forte implantation locale du personnel et une solidarité marquée, notamment lors des grèves.

Après la fermeture industrielle, le devenir du site a été contesté : un projet de vente foncière a suscité la création de l'Association pour la Sauvegarde de la Manufacture des Tabacs, qui a obtenu l'inscription de la toiture et des façades au titre des monuments historiques le 2 mars 1990. Parallèlement, les bâtiments ont subi des incendies criminels, des occupations et des actes de vandalisme. La ville de Toulouse a finalement cédé les lieux au ministère de l'Éducation nationale, qui les a affectés à l'Université des sciences sociales Toulouse 1 ; des travaux de restauration, inscrits au programme « Université 2000 », ont commencé en 1993 et se sont achevés pour la rentrée 1996. Depuis cette date la manufacture accueille une annexe de l'Université Toulouse 1 - Capitole, regroupant salles de cours, six amphithéâtres, laboratoires, une bibliothèque universitaire (BU Manufacture), une cafétéria et un gymnase, et en 2021 Sciences Po Toulouse s'y est installé.

Le site abrite par ailleurs l'école doctorale droit et sciences politiques ainsi que plusieurs équipes de recherche et laboratoires spécialisés en droit, économie, politiques sociales, urbanisme, normes juridiques et informatique, qui y développent activités scientifiques et enseignement. La vie étudiante y est animée par plusieurs associations, dont le bureau des étudiants, la Junior Entreprise, des associations culturelles et sportives.

Liens externes