Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan dans les Ardennes

Patrimoine classé Patrimoine industriel Manufacture Manufacture royale

Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan

  • 10-6 Avenue du Général-Margueritte
  • 08200 Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan
Crédit photo : L Ardenais - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

3e quart XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Sol du jardin (pour la partie propriété de l'hôpital-hospice) (cad. D 32) : inscription par arrêté du 24 mars 1962 - Façades et toitures (à l'exclusion de celles des deux pavillons du jardin) , les deux escaliers intérieurs du bâtiment principal, le sol du jardin (pour la partie propriété de la commune) (cad. BK 175) : classement par arrêté du 26 mai 1977 - Façades et toitures des deux pavillons du jardin, 6, avenue du Général Margueritte (cad. BK 176) : classement par arrêté du 7 mars 1980

Origine et histoire de la Manufacture royale de draps

L'ancienne manufacture royale de draps dite le Dijonval est située à Sedan, au 6 rue du général Margueritte, sur la rive droite de la Meuse. Le vaste ensemble en U, dont les bras s'étirent vers le fleuve, entoure un jardin qui descend jusqu'à la Meuse. Le corps central, daté 1755, comporte vingt-cinq travées et trois niveaux surmontés de deux rangs de lucarnes, et est coiffé d'un clocheton. Ce bâtiment s'est raccordé aux éléments construits au XVIIe siècle et a fait l'objet de remaniements et d'extensions aux XVIIIe et XIXe siècles ; notamment des ailes ont été allongées ou reconstruites, l'une d'elles ayant été refaite à l'identique en 1851. La disposition en U, perçue comme l'expression d'un classicisme appliqué à l'architecture industrielle, résulte de décisions postérieures à la fondation.

La manufacture trouve son origine dans le privilège royal de 1646 accordé à trois négociants parisiens pour fabriquer des draps fins « façon de Hollande », privilège dont bénéficiait notamment Nicolas Cadeau. Celui‑ci s'installa dans une maison de santé du faubourg de la Cassine, sur la plaine dite initialement d'Ijonval — orthographiée parfois Jonval — appellation qui évoluera en Dijonval. Un grand logement, peut‑être d'abord affecté à la production, fut édifié côté Meuse par Jacques Cadeau entre 1660 et 1670 ; il comportait une chapelle et fut détruit par un incendie lié aux combats de 1870. La famille Paignon acquit progressivement les terrains et racheta le site en 1711, puis procéda à des agrandissements au milieu du XVIIIe siècle.

Au XIXe siècle, Alexandre Bacot acheta le Dijonval en 1820 ; la mécanisation s'y développa et l'installation d'une machine à vapeur est attestée sur les plans anciens. Les Bacot restèrent propriétaires jusqu'en 1922 ; dès la fin du siècle précédent, une partie des locaux et de la force motrice furent louées à divers industriels du textile, le principal locataire étant Klein, dont une plaque est conservée. Des ateliers annexes, ajoutés au XIXe siècle, ont depuis été démolis. L'activité industrielle cessa en 1958 et les bâtiments ont été réhabilités pour créer des logements.

La manufacture remplissait des fonctions complètes : stockage de la laine, distribution aux artisans travaillant à domicile et regroupement des tissus pour les opérations de finition — lainage, dégraissage, étendage, rentrayage et nopage. L'édifice a bénéficié d'une protection au titre des monuments historiques, avec une inscription en 1962 et des classements ultérieurs dans les années 1970 et 1980. Les Archives départementales des Ardennes conservent le fonds du Dijonval (cote 30J), qui rassemble des documents sur les familles Cadeau, Paignon et Bacot ainsi que sur la période contemporaine liée aux industriels Blum, Klein, Hurpet et Troller ; ce fonds, partiellement lacunaire, est consultable en salle de lecture.

Liens externes