Manufacture royale de toiles à voiles à Agen dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine industriel Manufacture Manufacture royale

Manufacture royale de toiles à voiles à Agen

  • 15 Rue Valence
  • 47000 Agen
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne manufacture (cad. BC 108) : inscription par arrêté du 25 novembre 1981

Origine et histoire de la Manufacture royale de toiles à voiles

L'ancienne manufacture royale de toiles à voiles, aujourd'hui caserne Valence, forme un ensemble industriel situé 15 rue Valence à Agen (Lot-et-Garonne). Sa création fut autorisée par un arrêt du Conseil d'État le 24 février 1763, après qu'en octobre 1762 Pierre Gounon, maire d'Agen et riche négociant, eut demandé sa fondation auprès de l'intendant Trudaine. Les bâtiments furent édifiés entre 1764 et 1780 à la demande de Pierre Gounon. Le chanvre cultivé dans l'Agenais, réputé pour sa qualité, permit de produire des toiles de haute qualité destinées à la Marine royale. La production prit rapidement une ampleur importante : en 1782 les ateliers réunissaient plus de deux cents métiers à tisser, près d'autant de machines étaient dispersées en ville et dans les environs, et environ 7 000 fileuses travaillaient à domicile. Le chanvre était d'abord moulu puis peigné à l'intérieur de la manufacture, divisé en trois catégories correspondant à trois qualités, distribué aux fileuses, puis retournait à la manufacture pour y être blanchi avant d'être tissé. Malgré cette prospérité, le déclin commença après la fin de la guerre d'Amérique. Les difficultés financières furent telles qu'elles entraînèrent la fermeture de la manufacture à la Révolution. Un nouvel essor se produisit sous le Consulat et l'Empire, mais il resta sans lendemain lorsque la culture du tabac devint plus rentable. Les ateliers désaffectés accueillirent ensuite un dépôt de remonte de 1845 à 1933, puis, à partir de 1875, la caserne Valence. Depuis 1989, une unité de gendarmerie occupe partiellement les bâtiments. L'ensemble bâti s'organise autour de deux cours rectangulaires ; le corps central, élevé sur trois niveaux, renferme l'ancien atelier de tissage, vaste salle voûtée en arêtes portée par des piliers carrés et longtemps utilisée comme réfectoire. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 25 novembre 1981.

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