Manufacture Zuber de Rixheim dans le Haut-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine industriel Manufacture

Manufacture Zuber de Rixheim

  • 26-28 Rue Zuber
  • 68170 Rixheim
Manufacture Zuber de Rixheim
Manufacture Zuber de Rixheim
Manufacture Zuber de Rixheim
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Manufacture Zuber de Rixheim
Crédit photo : Ji-Elle - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

En totalité : la manufacture Zuber ; la cour d'honneur de la manufacture, les bâtiments et grilles qui la délimitent ; le parc Zuber, sa serre, son mur et ses fabriques (cad. DC 05) : classement par arrêté du 15 novembre 2011

Origine et histoire de la Manufacture Zuber

L'ancienne manufacture Zuber, antérieurement commanderie des chevaliers teutoniques, occupe un ensemble monumental à Rixheim (26-28, rue Zuber) dans le Haut-Rhin. À la fin du XIXe siècle, le jardin à la française qui prolongeait la commanderie a été transformé en parc à l'anglaise, complété par des fabriques et une serre chauffée des années 1820, probablement la plus ancienne de la région. Les créateurs de la manufacture de papiers peints se sont inspirés de cet environnement floral. En 1732-1733, le commandeur de Montjoie fit dresser les plans de la nouvelle commanderie par Jean Caspar Bagnato ; les travaux, commencés en 1735, se poursuivirent jusqu'en 1745. L'édifice intègre des sous-sols voûtés et un escalier en vis daté de 1586 provenant de l'ancien bâtiment. La façade sur jardin a été modifiée lors d'une campagne de restauration conduite par Franz Anton Bagnato en 1765. La basse-cour, achevée avant 1774, a été démolie au XIXe siècle. Après 1792, la commanderie servit d'abord de prison puis d'hôpital militaire. En 1797, l'ensemble fut acquis par la manufacture Zuber, qui occupe encore l'aile gauche, reconstruite en 1891. L'aile droite abrite aujourd'hui le musée du papier peint et le corps de logis sert de mairie depuis 1985. Valentin Scherer d'Altkirch est parfois cité comme possible auteur des mascarons ; Francesco Pozzi est mentionné comme le stucateur de la manufacture à Rixheim.

La manufacture Zuber & Cie, fondée en 1790, s'installa à Rixheim en 1797 dans l'ancienne commanderie. À l'origine, Jean-Jacques Dollfus créa en 1790, en annexe de son activité d'indienneur à Mulhouse, un atelier d'impression sur papier pour son fils Nicolas. Jean Zuber, entré à dix-huit ans comme voyageur, devint propriétaire unique en 1802 et donna son nom à l'entreprise. La manufacture produit des papiers peints, des tissus d'ameublement, des cuirs et de la peinture, et elle imprime encore aujourd'hui, ce qui en fait la plus ancienne manufacture de papiers peints encore en activité. Son fonds conserve environ 130 000 documents ; sa force principale réside dans l'ampleur de cette collection, particulièrement riche au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Le succès de la manufacture au XIXe siècle tient à la fois aux innovations techniques développées à Rixheim et à la qualité artistique de ses productions. Outre ses décors panoramiques, elle a constitué une vaste collection de dessins pour papiers peints — frises, bordures, rosaces et éléments d'architecture en trompe-l'œil — qui ont nécessité la gravure de dizaines de milliers de planches. Aujourd'hui encore, 80 à 90 % de sa production, et particulièrement ses décors panoramiques les plus réputés, sont imprimés selon les procédés traditionnels à la main avec les planches d'origine.

Les premiers décors panoramiques apparurent en 1804 ; entre 1804 et 1860, la manufacture produisit vingt-cinq panoramiques. Zuber se range parmi les deux premières firmes françaises par la qualité et l'importance de ses productions et reste la seule au monde à n'avoir jamais interrompu la fabrication de scènes panoramiques. La réussite de ces décors tient également à la collaboration d'artistes : Pierre-Antoine Mongin créa sept décors, dont les Vues de Suisse, premier décor panoramique créé en France ; Jean Julien Deltil signa les Vues du Brésil, les Vues d'Amérique du Nord et les Courses de chevaux ; Ehrmann, Zipelius et Fuchs sont à l'origine d'Isola Bella, d'Eldorado et des Zones terrestres.

Plusieurs milliers de planches en bois sculptées par les ouvriers de la manufacture ont été conservées dans les caves médiévales du site ; elles ont été classées au titre d'objets des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1993 et font partie du patrimoine national, et elles sont encore utilisées aujourd'hui pour l'impression d'une partie importante de la production. Parmi les décors imprimés à la planche figurent notamment Bocage (Pierre-Antoine Mongin, 1825), Hindoustan (Mongin, 1807), Vues de Suisse (Mongin, 1804), Vues du Brésil (Jean Julien Deltil, 1829), Vues d'Amérique du Nord (Deltil, 1834), Courses de chevaux (Deltil, 1837), Paysage à chasses (Deltil, 1831), Les Lointains (Mongin, 1825), Isola Bella (Ehrmann et Zipelius, 1842-1843), Eldorado (Ehrmann et Zipelius, 1848), Décor chinois (Ehrmann et Zipelius, 1832), Guerre de l'indépendance américaine (Deltil, 1852), Côtes de Villefranche (Ehny-Vogler, 1929), Jardin japonais (Potterlet, 1861) et Paysage Italien (Stutz, d'après Arcadie de Mongin, 1912). D'autres décors sont imprimés en réédition, parmi lesquels Les Antilles, Brésil (Desfosse, 1862), Combat des Grecs (Deltil, 1828), Jardins français (Mongin, 1821), Monuments de Paris (1812-1814), Paul et Virginie, Scènes japonaises (Stutz, 1802), Scènes siciliennes (Ehny-Vogler, 1929), Terrasses romaines, Vues de Rixheim, Vues d'Italie et Zones terrestres (Ehrmann et Zipelius, 1855).

Liens externes