Construction du château 1901-1902 (≈ 1902)
Édification du château d'En Bardou dans un style éclectique de la Belle Époque.
1939-1944
Maternité suisse d'Elne
Maternité suisse d'Elne 1939-1944 (≈ 1942)
Le château abrite la Maternité suisse d'Elne, dirigée par Élisabeth Eidenbenz, accueillant mères et nouveau-nés réfugiés.
2002
Reconnaissance d'Élisabeth Eidenbenz
Reconnaissance d'Élisabeth Eidenbenz 2002 (≈ 2002)
Élisabeth Eidenbenz reçoit la médaille des « Justes parmi les Nations » pour son action à la maternité.
2013
Classement historique
Classement historique 2013 (≈ 2013)
Le château est inscrit comme monument historique.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
L'ancienne maternité suisse en totalité (cad. BK 7) : classement par arrêté du 4 mars 2013
Personnages clés
Élisabeth Eidenbenz
Directrice de la Maternité suisse d'Elne, reconnue comme « Juste parmi les Nations » pour son action humanitaire.
Origine et histoire de la Maternité suisse
Le château d'En Bardou, situé à Elne dans les Pyrénées-Orientales, a été construit au tournant du XXe siècle, entre 1901 et 1902, dans un style éclectique souvent qualifié de Belle Époque. Loué de 1939 à 1944 par le Secours suisse aux enfants, il a abrité la Maternité suisse d'Elne, dirigée par Élisabeth Eidenbenz, établissement qui a accueilli de nombreuses mères et nouveau-nés venus des camps de réfugiés après la Retirada et durant la Seconde Guerre mondiale. Avant Elne, une première maternité tenue par la même organisation avait fonctionné à Brouilla de mars à septembre 1939, où 32 enfants sont nés. L'Ayuda Suiza, réseau suisse d'entraide né pendant la guerre d'Espagne, avait pris en charge l'achat et la restauration du château et a organisé la logistique et le personnel nécessaires à son fonctionnement. Conçue pour offrir calme et lumière, la maison présente un plan tréflé sur trois étages et des pièces vastes et claires qui répondaient au besoin de sérénité voulu par sa directrice. La maternité, mise en service début décembre 1939, fut gérée par des sages-femmes et infirmières suisses et françaises qui se relayèrent, avec l'appui de bénévoles et d'unités de la Croix-Rouge suisse. Les locaux, aménagés simplement, reçurent des noms espagnols pour les différentes chambres et services, et les berceaux improvisés — caisses de fruits ou paniers — permettaient aux nourrissons de profiter du soleil sur les balcons et dans le jardin. Initialement destinée aux femmes espagnoles réfugiées, la maternité a aussi accueilli à partir de l'été 1940 des femmes et des enfants juifs, ainsi que des patientes transférées depuis le camp de Rivesaltes. Entre 1939 et la fermeture d'Elne en avril 1944, 595 enfants de vingt-deux nationalités y sont nés. En avril 1944 le château fut réquisitionné par l'armée allemande et l'activité fut rapidement déplacée, d'abord à Montagnac puis successivement vers d'autres sites, la direction ayant changé après le retour d'Élisabeth Eidenbenz en Suisse en octobre 1944. Après la guerre le bâtiment, menacé d'abandon, a été restauré par des particuliers puis acquis par la commune d'Elne, qui y a installé un musée. Élisabeth Eidenbenz a reçu en 2002 la médaille des « Justes parmi les Nations » pour son action à la maternité. L'édifice a été inscrit comme monument historique en 2013, mais il est fermé au public depuis 2023 pour des raisons de sécurité ; un mécénat et une aide ont apporté 400 000 euros, tandis que le coût estimé des travaux reste de l'ordre de trois millions.