Origine et histoire du Mausolée paléochrétien
La découverte de ce martyrium paléochrétien illustre la richesse et la diversité du patrimoine du pays viennois. Une salle aux dimensions modestes conserve des vestiges de peintures murales sur les murs et la voûte, rares pour les premiers temps chrétiens. Un couloir voûté en plein cintre débouche sur cette salle, elle aussi couverte d'une voûte en plein cintre. Le décor qui couvre le couloir présente des cabochons, des cercles et des fleurons; les tracés préparatoires ont été réalisés à la pointe sèche. Les peintures de la salle composent une architecture peinte; des oiseaux figurent dans les lunettes et la voûte porte des motifs géométriques. Les vestiges de repeints indiquent une longue utilisation de l'espace; certains repeints pourraient remonter à l'époque carolingienne, et des lettres peintes ont été datées du XIIIe siècle. La chronologie relative situe l'ensemble entre les murs romains du Haut-Empire et l'église carolingienne qui se trouve au‑dessus, plus précisément entre le IVe et le Ve siècle. Le fait que l'ensemble souterrain ait été primitivement surmonté d'une chapelle constitue un indice en faveur de la fonction de martyrium. Il est tentant de rattacher cet édifice à la vénération des reliques de sainte Colombe, baptisée à Vienne et martyrisée à Sens, ce qui pourrait expliquer la présence de repeints médiévaux. On ne peut toutefois exclure qu'il s'agisse à l'origine d'un simple tombeau.