Origine et histoire
Le Mémorial Américain du Bois Belleau, situé à Belleau dans l'Aisne, est géré par l'American Battle Monuments Commission. Créé en 1918 comme cimetière temporaire, il fut maintenu sur place par décision du Congrès américain en 1921 et devint l'un des huit cimetières permanents américains de la Première Guerre mondiale hors des États-Unis. L'édifice principal, daté de 1930, est l'œuvre de l'architecte Ralph Adams Cram, assisté de Frank Ferguson. Le cimetière couvre 21,25 hectares au pied de la colline du bois Belleau, lieu où de nombreux inhumés périrent. Fondé par les services américains d'enregistrement des sépultures sous le nom de cimetière n°1764 - Belleau Wood, un accord avec le gouvernement français garantit l'usage perpétuel et exonéré d'impôts des terres occupées. La nécropole a une forme générale en T : la chapelle domine la barre transversale et les deux carrés de tombes se déploient en léger arc convexe de part et d'autre de l'allée centrale, tous deux encadrés par des mâts porte-drapeaux. Les carrés A et B, situés à l'extrémité sud du mail, comptent chacun treize rangées de tombes ; une étoile de David surmonte celles des soldats de confession israélite et une croix latine celles des autres. La nécropole rassemble 2 289 sépultures, dont 251 dépouilles non identifiées, et des hommes originaires des 48 États de l'époque et du district de Columbia. La grande allée, bordée de platanes et de rosiers polyantha, conduit du portail aux carrés des tombes ; au nord, des massifs de forsythias, lauriers, buis, cognassiers, deutzias, seringas et magnolias délimitent les carrés, tandis que des rosiers polyantha bordent le mail jusqu'à la chapelle. La chapelle-mémorial, élevée au‑dessus des tranchées creusées par la 2e division américaine pour défendre le bois Belleau après sa capture le 25 juin 1918, s'élève à plus de 24 mètres et illustre l'architecture romane française. Ses marches, ses murs et sa terrasse sont en pierres de Saint‑Maximin, Savonnières et Massangis. Les sculptures encadrant l'entrée figurent des scènes de tranchées ; le tympan représente un croisé en armure flanqué des écussons entrelacés des États‑Unis et de la France ornés de branches de chêne. Les insignes des divisions américaines ayant combattu dans la région et l'emblème américain sont gravés dans des écussons au sommet de la tour. Onze motifs sculptés sur les chapiteaux symbolisent les différentes armes et services : baïonnettes pour l'infanterie, canon pour l'artillerie, chars pour l'armée blindée, mitrailleuses lourdes croisées pour les unités de mitrailleuses, hélices pour l'aviation, caissons de munitions pour l'intendance, planche à dessin pour le génie, croix grecque et caducée pour les unités sanitaires, moteur d'avion pour les mécaniciens, une tête de mule marquée « 8 Chev » pour les wagons de transport, et feuilles de chêne pour le service juridique. Des flèches d'orientation gravées sur les rebords des fenêtres indiquent les distances de points d'intérêt historique. Sous les ouvertures de la tour figurent des sculptures de têtes représentant des hommes et des femmes ayant servi dans les forces alliées : un soldat français, une infirmière française, un aviateur américain, un soldat écossais, un soldat russe, un soldat portugais, un aviateur canadien et une conductrice britannique ; ces visages se répètent de chaque côté de la chapelle dans un ordre différent. Des détériorations datant de la Seconde Guerre mondiale ont été réparées. À l'intérieur, au‑dessus de l'entrée, le mur porte l'inscription rappelant que les noms gravés sont ceux des soldats américains qui combattirent dans la région et reposent dans des tombes inconnues ; les murs portent les noms des 1 060 disparus. La chapelle comporte cinq vitraux et un autel de marbre italien sculpté et doré ; la partie supérieure de l'autel présente un hibou, symbole du courage, et une balance, symbole de la justice, tandis que les six vertus — sagesse, courage, justice, foi, espérance et charité — figurent sur deux rangées. Le décor de la chapelle fut conçu par la société américaine William F. Ross et Cie et exécuté par Alfred‑Alphonse Bottiau. En 1934, la gestion du cimetière fut confiée à l'American Battle Monuments Commission ; il fut inauguré le 30 mai 1937, jour du Memorial Day. Le site a fait l'objet d'événements médiatiques : une visite prévue du président Donald Trump le 10 novembre 2018 fut annulée pour des raisons météorologiques, tandis que le chef d'état‑major de la Maison Blanche John F. Kelly et le chef d'état‑major des armées Joseph Dunford s'y rendirent. Le 3 septembre 2020, un article du journal The Atlantic a rapporté des propos prêtés à Donald Trump à propos des soldats enterrés au cimetière ; ces accusations ont été niées par Donald Trump et d'autres responsables. Le président Joe Biden s’est rendu au cimetière de Bois Belleau le 9 juin 2024.