Origine et histoire du Mémorial terre-neuvien
Le parc mémorial terre-neuvien a été aménagé sur les plans de l’architecte-paysagiste Rudolph (Rodolphe) Cochius en préservant le champ de bataille, les tranchées et d’autres traces de la Première Guerre mondiale afin d’offrir aux générations futures un lieu commémoratif. Des arbres et arbustes importés de Terre‑Neuve — épinettes, sapins, épicéas blancs, cornouillers, bouleaux, genévriers et érables — ainsi que des rochers évoquent l’île. Au sommet d’un monticule repose le caribou, emblème de Terre‑Neuve et du régiment, sculpture en bronze de Basil Gotto. Le parc, qui comprend trois cimetières ainsi que plusieurs monuments commémoratifs, s’étend sur environ trente hectares et se situe sur les communes de Beaumont‑Hamel et d’Auchonvillers. Il abrite le mémorial terre‑neuvien dédié aux soldats du dominion de Terre‑Neuve morts pendant la Première Guerre mondiale ; ce site appartient au Canada. Le terrain correspond au champ de bataille où le Royal Newfoundland Regiment fut presque anéanti lors de l’offensive du 1er juillet 1916. Le parc fait partie du circuit du Souvenir et a été désigné lieu historique national du Canada ; l’ensemble a par ailleurs été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 31 juillet 2017. Les seize hectares aménagés par Cochius conservent notamment des tranchées, dont la voie nommée St. John’s Road, et des cratères d’obus qui témoignent des combats acharnés, les tranchées allemandes n’étant qu’à 275 mètres des lignes canadiennes. À l’entrée se dresse un monument pyramidal en pierre dédié à la 29e division britannique, à laquelle appartenait le régiment de Terre‑Neuve. Le mémorial principal se situe au pied de la butte du Caribou ; trois plaques de bronze scellées à sa base portent les noms de 820 disparus du régiment, de la Royal Naval Reserve et de la marine marchande. Le sommet de la butte offre une vue d’ensemble du site et une table d’orientation permet de se repérer. Des portions de tranchées, les lignes britanniques et allemandes entre St. John’s et le ravin Y, des impacts d’obus et une reconstitution de l’« Arbre du danger » sont visibles parmi les vestiges du champ de bataille. À l’extrémité nord, le monument de la 51e division écossaise domine le ravin Y ; il se compose d’une statue de soldat des Highlands en kilt, œuvre de George Henry Paulin, posée sur un socle en granit de Rubislaw avec une inscription en anglais et en gaélique. Devant ce monument se trouve une croix de bois érigée en mémoire des soldats écossais ayant combattu au High Wood. La nécropole Y Ravine Cemetery contient 428 sépultures, dont 383 Britanniques et 45 Terre‑Neuviens, et se situe dans une dépression en forme de Y d’environ quarante mètres de profondeur dont la base s’étend sur un kilomètre et demi jusqu’à la vallée de l’Ancre. Hunter’s Cemetery, de forme circulaire, rassemble 46 corps de soldats écossais tués le 13 novembre 1916 et inhumés dans un vaste cratère d’obus ; l’origine locale du nom reste inconnue. Hawthorn Ridge Cemetery No. 2 figure également parmi les cimetières du parc. Un centre d’accueil et d’interprétation à l’entrée propose une exposition permanente retraçant le contexte historique des Terre‑Neuviens au début du XXe siècle et l’histoire du Royal Newfoundland Regiment depuis sa formation en 1914 jusqu’à la fin de la guerre.