Origine et histoire du Menhir de Quélarn
Le menhir de Quélarn est un menhir classé monument historique, situé sur la commune de Treffiagat (Finistère). Il se dresse à la limite de la commune voisine de Plobannalec‑Lesconil, au bord ouest d'une forêt et à proximité d'un ruisseau. Le lieu‑dit Quélarn, qui appartient à Plobannalec‑Lesconil, donne son nom au menhir et peut prêter à confusion avec un ensemble mégalithique situé à environ trois cents mètres au sud. Cet ensemble comprend un cairn avec un dolmen encore en élévation et un petit menhir, distincts du menhir isolé implanté sur Treffiagat. Le menhir de Quélarn est implanté au pied d'un talus qui sert de limite communale, dans une zone humide, et est presque accolé à un arbre. Son accès est assez difficile en raison de son isolement et de la végétation qui peut le masquer selon la saison ; il n'apparaît pas sur toutes les cartes IGN et reste peu mentionné dans la bibliographie. La pierre, en granite, mesure environ deux mètres de haut et présente plusieurs failles visibles qui lui donnent l'aspect de blocs différents. Selon l'angle d'observation, le monolithe semble incliné et apparaît en partie inclus dans la base du talus. Le menhir date du Néolithique. Il a été classé au titre des monuments historiques le 6 mars 1923, avec une bande de terrain de deux mètres de largeur autour. Cette protection a été décidée le même jour que celle du menhir de Lehan et des trois menhirs de Kerfland, ces derniers se trouvant à environ 1,8 km au nord‑ouest. Le premier menhir de Kerfland partage, comme celui de Quélarn, un positionnement au pied d'un talus qui délimite le nord d'une parcelle. Pierre‑Roland Giot note qu'on sait moins de choses précises sur les pierres levées que sur les sépultures néolithiques et les dolmens. Pour Pierre‑Jean Berrou, le menhir de Quélarn signalait l'ensemble mégalithique situé en contrebas et pouvait servir de « menhir indicateur de lieu sacré ». Berrou ajoute que les menhirs sont souvent isolés, implantés au creux d'un vallon et peuvent indiquer la présence d'une source. Le menhir de Quélarn, comme celui du Reun sur la même commune, pourrait ainsi avoir joué un double rôle d'indicateur de source et de repère associé à des pratiques funéraires, d'autant qu'un ruisseau naît à environ deux mètres à l'ouest de sa base. Armand Duchatellier a tenté d'interpréter le toponyme Kéléern, évoquant soit ker‑leern « lieu des renards », soit une possible dérivation de lenn ou leen, sens ancien de « leçon » ou « lecture ».