Origine et histoire du Menhir, dit "Dent de Gargantua"
La Dent de Gargantua, dite aussi menhir de Chablé, est un menhir dressé à Saint‑Suliac (Ille‑et‑Vilaine). Il s'agit d'un bloc de quartz blanc, en forme d'obélisque à quatre faces, haut d'environ 5 mètres, large de 3 mètres côté nord et de 2 mètres côté sud. Ce monolithe constitue aujourd'hui le seul vestige visible de cette période sur la commune. L'édifice est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1889. Outre cette pierre, Paul Banéat signale un autre menhir brisé appelé le Gravier de Gargantua ainsi que trois dolmens — la Pierre Couvretière, celui du Mont Garrot et celui de l'anse du Vigneux, dit Lit ou Ber de Gargantua, détruit en 1850. La tradition populaire rapporte que Gargantua, amoureux d'une fée, aurait confondu un nouveau‑né remplacé par une grosse pierre ; en se cognant la dent sur cette pierre il l'aurait cassée et l'aurait crachée, puis il aurait frappé le sol en se mettant en colère, formant la plaine de Mordreuc désormais inondée à Pleudihen‑sur‑Rance. En quittant les lieux, le géant aurait ensuite secoué ses chaussures, semant des graviers qui seraient devenus le Rocher de Bizeux à l'embouchure de la Rance et le Rocher de Cancale dans la baie. Deux mégalithes locaux, le Gravier de Gargantua et le Lit ou Berceau de Gargantua, sont également associés à cette légende ; le premier serait probablement envasé sur la grève et le second a disparu avec l'élargissement de la grève. Parmi les références signalées figurent les travaux de Paul Bézier (Inventaire des monuments mégalithiques d'Ille‑et‑Vilaine, 1883) et de Jacques Briard, Loïc Langouët et Yvan Onnée (Les mégalithes du département d'Ille‑et‑Vilaine, 2004).