Origine et histoire
Le menhir des Pierres Longues, dit aussi Butte aux Houx, est un monument néolithique inscrit aux Monuments historiques le 9 juillet 1986. Il se situe au lieu-dit Pierres Longues à Saint-Gondon (Loiret), à l'écart du bourg, le long de la route vers Lion-en-Sullias, à environ soixante-dix mètres de la chaussée après le chemin dit des Pierres Longues. Haut de 1,85 mètre et large de 1,45 mètre à mi-hauteur, il est, selon la tradition locale, constitué en grande partie d’un conglomérat silifié d’argile à surface rougeâtre et bariolée appelé Poudingue de Gien. Certains ont émis l’hypothèse qu’il pourrait être le vestige isolé d’un cromlech détruit. En 1984, un spécialiste de la Direction régionale des Antiquités préhistoriques l’a qualifié d’« élément le plus typique » d’un groupe mégalithique qui s’étend jusqu’à la Nièvre, citant notamment la pierre aiguë d’Annay près de Neuvy-sur-Loire. Les menhirs, pierres dressées, ne sont pas des ossuaires comme les dolmens ; ils pouvaient indiquer une sépulture voisine, servir de monuments commémoratifs, être des emblèmes cultuels ou constituer des lieux de rassemblement. Saint-Gondon se situe à un point de convergence des territoires de quatre grandes fédérations gauloises — Carnutes, Bituriges (le Berry), Sénons et Éduens — et, selon certains auteurs, faisait partie d’un ensemble rituel et politique régional. Louis Charpentier, citant les auteurs latins, situe ce point de jonction au confluent de la Loire et de la Quiaulne, lieu où se tenait tous les trois ans l’assemblée politique des Gaules dite in finibus Carnutum ; César désigne parfois ce type de lieu comme omphalos, ou ombilic sacré des Gaules. On rapporte qu’un champ de pierres levées, ainsi que des dolmens et tumuli antérieurs aux Gaulois, ont été détruits sur ordre de Charlemagne. De par sa situation sur la Loire, alors principal axe de communication, le secteur du bourg ou le coude de la Loire rive gauche a été envisagé comme ce lieu consacré décrit par les sources.