Menhirs à Avrillé en Vendée

Menhirs

  • 85440 Avrillé
Crédit photo : Stephanbloch - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Menhirs numéros 1, 2 et 3 (cad. B4 568) : classement par liste de 1889

Origine et histoire

Les alignements du Bois du Fourgon, à Avrillé (Vendée), forment un ensemble mégalithique composé de quatre alignements numérotés G1, G2, G2 bis et G3. Trois menhirs de l'alignement G2 ont été classés au titre des monuments historiques sur la liste de 1889. Le site a fait l'objet de campagnes de fouille menées par Gérard Benéteau et son équipe dans les années 1990, qui ont permis de mettre au jour de nouveaux menhirs et de nouveaux alignements, et d'une campagne en 2009-2010 qui a découvert G2 bis. Implanté dans un bois enclavé, lui-même inclus dans l'ancien domaine constitué autour du château de la Guignardière, le complexe a bénéficié de conditions favorables à sa conservation. L'ensemble comprend quatre alignements orientés nord-sud, un dolmen, un coffre mégalithique, deux carrières, ainsi que plusieurs tumuli, dont un tumulus ovalaire orienté est-ouest entouré d'un fossé d'environ 12 m sur 6 m, situé entre G1 et G2 ; l'ensemble principal est situé au sommet du plateau entre 38 et 47 m d'altitude.

L'alignement G1, le plus à l'est, était avant la fouille de 1996 constitué d'un grand menhir de 6 m, d'un monolithe de 2,40 m et de trois blocs partiellement enfouis formant un ensemble long de 9 m. Après fouille, deux blocs renversés au nord ont été reconnus comme menhirs supplémentaires (n°1 et n°2) et rétablis, ils reposaient dans de faibles fosses de calage de 15 à 20 cm dont les pierres de calage avaient été renforcées par un mortier. Le menhir n°2 a été bouchardé avec soin pour lui donner une forme anthropomorphe. Un troisième bloc triangulaire découvert couché n'a pas été reconnu comme menhir en l'absence de fosse de calage et a été interprété comme le vestige d'une construction antérieure d'environ 2 m sur 1 m, détruite lors de la mise en place de l'alignement.

L'alignement G2, situé à 63 m au sud-ouest de G1, se compose de cinq menhirs dont quatre étaient visibles avant fouille. Les opérations de 1994 ont mis en évidence des structures en fosse et des lignes d'assemblage interprétées comme les traces des manoeuvres de levage du grand menhir n°3. Le groupe a été partiellement démantelé à une époque récente, probablement par des carriers : le menhir n°5 a été débité et seule sa partie sommitale est encore visible, et le menhir n°2 a été fracturé en trois dont un fragment a disparu. Des fragments d'outils en fer et un liard d'Henri IV découverts pendant les fouilles suggèrent que ce démantèlement pourrait remonter à la période de construction du château de la Guignardière. Selon Gérard Benéteau, quatre des cinq pierres présentent des caractéristiques anthropomorphes ; les menhirs de granite montrent un bouchardage régulier tandis que le menhir en grès est grossièrement travaillé. L'étude pétrographique confirme l'origine locale des dalles de granite, le plus proche gisement de grès étant situé à 2,5 km au sud, et les pierres de calage, variées (quartz, aplite, calcaire), proviennent d'affleurements ou du lit des ruisseaux voisins.

L'alignement G2 bis, découvert lors de la fouille 2009-2010, comprend trois petits menhirs dont l'un porte des traits anthropomorphes. L'alignement G3, le plus à l'ouest, se compose de cinq blocs de granite, le plus élevé atteignant 3 m et le plus petit 0,60 m ; cet ensemble n'a pas été fouillé.

Le mobilier lithique dispersé sur l'aire des menhirs, vraisemblablement perdu lors des travaux d'édification, est principalement en silex d'origine côtière et comprend aussi des matériaux plus lointains comme du quartzite de Montbert et du silex rubané. G1 a fourni deux grattoirs, une ébauche d'armature de flèche, un éclat de silex et un talon de hache en silex, tandis que G2 a livré quelques éclats retouchés, un couteau, un racloir et deux grattoirs. Les tessons recueillis près de G1 sont des poteries à pâte brune ou beige foncé aux parois lissées, et ceux de G2 présentent des décors incisés sur pâte brune, ce qui pourrait correspondre au Néolithique moyen ou récent. Des charbons de bois issus de la fosse du menhir n°2 de G2 ont été datés au radiocarbone à 4490 ± 70 ans BP, ce qui confirme la période du Néolithique récent indiquée par la céramique. Au pied d'un menhir de G2 bis ont été retrouvés un vase complet à fond rond, un ciseau poli en fibrolithe et un couteau à encoche ; la fosse de calage du menhir n°1 contenait trois autres vases caractéristiques du Néolithique moyen atlantique, corroborés par une datation au radiocarbone d'un foyer associé située entre 4 708 et 4 498 avant J.-C.

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