Origine et histoire des Meulières
Ensemble de sept meulières, dont une aménagée dans le bloc erratique dit Rocher de la Gouille au Mort et six installées au pied d’un affleurement rocheux, la carrière de la Molière se situe sur la commune de Saint-André-de-Boëge, au lieu-dit La Corbière, traversé par la route départementale. Certains sites s’étendent sur plusieurs centaines de mètres en une succession de chambres de taille qui s’enfoncent profondément dans la montagne ; des emplacements de meules y sont encore visibles. Les meules peuvent atteindre deux mètres de diamètre et les plus petites remontent à l’époque romaine ; la datation au carbone 14 situe l’exploitation systématique au début du XIIIe siècle. Entre le Mont Vouan et les rochers des Balmes et de Roche Parée, soixante-douze lieux d’extraction ont été identifiés, d’où ont été extraites plusieurs centaines de milliers de meules. Cette activité industrielle, porteuse d’une économie importante, faisait qu’une meule extraite, livrée et installée au moulin pouvait valoir le prix d’une maison. Le transport était réalisé par charriage, parfois à l’aide d’attelages puissants décrits sur une gravure d’époque sous le nom de fardié. L’exploitation s’est poursuivie du Haut Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ces carrières conservent de nombreuses marques d’outils qui témoignent d’une activité soutenue. Selon Alain Belmont, professeur d’histoire moderne, ce site, avec les meulières proches du Mont Vouan, figure parmi les plus importants d’extraction de meules à grains identifiés en Europe. Un chemin aménagé permet aujourd’hui d’en faciliter la visite. La meulière dite de Saint-André porte, en outre, des gravures à motifs religieux, notamment au fond d’une petite chambre aménagée comme une sorte d’oratoire, décor particulièrement rare en Europe. Le site a été classé au titre des monuments historiques en 2009.