Origine et histoire de la Mine charbon de la Tranchée
Le chevalement maçonné du puits de l'ancienne mine de charbon de la Tranchée, haut de 32,29 mètres, est le plus imposant des treize chevalements de pierre subsistant en France ; édifié en 1874-1875, il alimentait une batterie de sept fours voisins qui cuisaient la pierre à chaux avant expédition. La mine de la Tranchée, exploitée jusqu'à la fin du XIXe siècle à Montjean-sur-Loire (commune déléguée de Mauges-sur-Loire), comprend également des fours à chaux, une carrière et un port ; l'ensemble est inscrit aux monuments historiques. Le gisement se situe au cœur du bassin houiller de Basse-Loire ; il appartient majoritairement à l'étage Namurien (daté entre -325 et -315 millions d'années) exploité par onze concessions, tandis que l'extrémité orientale relève du Stéphanien (daté entre -307 et -299 millions d'années) et de la concession de Doué-la-Fontaine. Le site est percé dans le sillon houiller le long du quai Monseigneur Provost, en rive gauche de la Loire, dans le département de Maine-et-Loire. La Tranchée figure parmi les treize sites chaufourniers de Montjean ; une exploitation carbonifère y est attestée dès 1541. En 1743, le seigneur de Montjean, le baron René de Mailly, obtint un privilège royal et modernisa l'extraction. La concession de la Tranchée date de 1806 et le puits fut creusé avant 1839 par la Compagnie minière d'Evain. Le chevalement fut construit en 1874-1875 par Edmond Heusschen, architecte d'origine belge. La production atteignit son apogée en 1891 avec 16 206 tonnes ; l'extraction, qui totalise 500 000 tonnes, et la production de chaux cessèrent en 1892. Le site fut inscrit au titre des monuments historiques en 2004. Installé sur un plateau calcaire prolongé par un quai sur la Loire, le site comprend le puits, le chevalement, un bâtiment abritant une batterie de sept fours à chaux et le bâtiment de la machine à vapeur. Le puits de la Tranchée atteint une profondeur de 185 mètres. Le chevalement, type hangar étroit et élevé en maçonnerie de pierres, fut achevé en 1875 ; il encadrait une structure en bois qui soutenait le treuil de remontée, actionné par une machine à vapeur de type Watt. Les sept fours, construits en 1875 et rassemblés dans un bâtiment de forme pyramidale tronquée, présentent des hauteurs variant de 7 à 14 mètres et des bases de 8 à 16 mètres ; ils étaient alimentés par le charbon remonté directement via le treuil et servaient à calciner la pierre calcaire pour produire la chaux. Le bâtiment de la machinerie abritait une machine à vapeur installée en 1822, destinée au fonctionnement du treuil et au relevage des eaux d'infiltration, et servait également de logement au technicien de maintenance.