Origine et histoire des Mines d'Ostricourt
La fosse n°2 dite Henri Charvet de la Compagnie des mines d'Ostricourt, située à Oignies et Libercourt, est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord‑Pas‑de‑Calais. Son fonçage a commencé le 3 juillet 1860 et la fosse est entrée en exploitation en septembre 1863. Le puits, initialement d'un diamètre utile de quatre mètres, a été approfondi jusqu'à 378,14 mètres puis porté à 456 mètres en 1966 et atteignait 505 mètres avant son remblayage en 1977. Les premiers cuvelages en bois ont souffert d'infiltrations et d'arrachements, ce qui a conduit en 1870 et en 1890 à des revêtements en fonte réduisant localement le diamètre à 3,58 mètres. La fosse a recoupé neuf couches de houille, dont cinq exploitables, les veines n°6 et n°9 fournissant l'essentiel de la production. L'exploitation a été marquée par l'apparition du grisou en 1864 et par une explosion meurtrière en 1868. Divers équipements techniques ont été mis en place au fil du temps : guides et berlines, parachute Cousin, machines d'épuisement et d'extraction, avec des accrochages aux profondeurs de 192, 223, 260, 300 et 354 mètres. Détruite pendant la Première Guerre mondiale, la fosse fut choisie en 1937 pour devenir un siège de concentration; le puits fut élargi à 5,30 mètres de diamètre et l'implantation modernisée. Les travaux, ralentis par la Seconde Guerre mondiale, ont été achevés en 1950 après la nationalisation de la Compagnie en 1946 et son intégration au Groupe d'Oignies. La fosse fut alors équipée d'une nouvelle machine à vapeur, d'un chevalement à treillis de 55 mètres, d'un criblage, de lavoirs et d'installations de triage, et elle concentra les fosses n°1, 3, 5 et 6. Un téléphérique destiné à l'évacuation des déchets, installé à partir de 1948, s'est effondré en 1958. En 1966 la fosse fut reliée par une bowette aux fosses 9‑9 bis et 10, et le premier soutènement marchant du groupe a été mis en service en 1967. L'extraction a cessé en 1976, les mineurs ont été transférés à la fosse 9‑9 bis, le puits a été remblayé en 1977, la cheminée dynamitée la même année et le chevalement abattu en 1980. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France a matérialisé la tête de puits et le BRGM y effectue des inspections annuelles. Plusieurs bâtiments du carreau ont été démolis entre 2000 et 2007 — grands bureaux en 2000, ateliers en 2003, passerelle et lampisterie en 2007 — tandis que la salle des machines, des ateliers, le garage, le local sauveteurs, le bâtiment des transformateurs, les bains‑douches et la mine‑image ont été conservés. Le bâtiment de la machine d'extraction, avec sa machine à vapeur et son pont roulant, a été classé au titre des monuments historiques le 9 novembre 2009, et la mine‑image, incluant ses galeries et ses dispositifs de formation, a été inscrite le 25 novembre 2009. La fosse n°2, sa mine‑image et plusieurs éléments du carreau (bains‑douches, salle des machines, machine d'extraction, poste de garde et poste de coupure) figurent parmi les 353 éléments du Bassin minier inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco le 30 juin 2012. Trois terrils résultent de son exploitation : les terrils n°115 et 115A, protégés et inclus dans le dossier Unesco, et le terril cavalier n°247, qui a été intégralement exploité. Le terril n°115, dit du téléphérique et situé à Libercourt, a été alimenté à partir de 1948 et a atteint une hauteur maximale de 47 mètres malgré une exploitation partielle, tandis que le terril n°115A, plus modeste et boisé, se trouve au nord du carreau et accueille la mine‑image. De vastes cités ont été bâties au nord du carreau, notamment la cité 1940, la cité de la Faisanderie et la cité de la Forêt; la cité moderne de la Faisanderie, son école, l'église Saint‑Henri, la cité moderne de la Forêt et la cité pavillonnaire 1940 sont incluses parmi les éléments inscrits au patrimoine mondial, de même que l'église Saint‑Henri et les écoles de la cité de la Faisanderie.