Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Roseline
La chapelle Sainte-Roseline, édifice religieux construit au XIe siècle, se situe sur la commune des Arcs, dans le Var ; elle jouxte un cloître et formait, avec les bâtiments environnants, l'ancien monastère de la Celle-Roubaud. Classée monument historique en 1980, la chapelle abrite notamment la dépouille de sainte Roseline. Fille du seigneur des Arcs, Roseline de Villeneuve entra chez les Chartreux à 25 ans, devint prieure et mourut en 1329 à l'âge de 66 ans ; de nombreux miracles lui sont attribués. Sa dépouille est exposée dans une châsse en cristal, présentée allongée et vêtue de l'habit de cartusienne ; visage, mains et pieds semblent desséchés et noircis. Il s'agit cependant principalement d'un revêtement de cire vernie posé à la fin du XIXe siècle par un médecin italien sur les ossements, lequel a donné à la sainte un aspect momifié. Une radiographie révèle la présence d'une structure métallique destinée à maintenir le squelette. La châsse fait l'objet de pèlerinages, notamment pour la guérison d'enfants, qui ont lieu cinq fois par an. Un reliquaire du XIXe siècle, conservé dans une niche, renferme selon la tradition les yeux de la sainte ; l'un d'eux aurait été détérioré par le médecin personnel de Louis XIV venu les examiner. La chapelle est considérée comme l'abbatiale de l'ancien monastère de la Celle-Roubaud, nom lié à un ermite installé sur le site. Une donation datée de 1038 mentionne le couvent de Salam-Robaldo, devenu monastère de la Celle-Roubaud lorsque les Templiers investirent les lieux en 1200. Placée sous le patronage de sainte Catherine du mont Sinaï, la fondation fut cédée aux moniales bénédictines, puis occupée à partir de 1260 par l'ordre des Chartreux jusqu'en 1420. En 1504, les Franciscains de la stricte observance s'y installèrent et le monastère prit le nom de Sainte-Catherine d'Alexandrie ; le toponyme « chapelle Sainte-Roseline » n'apparaît qu'au XIXe siècle. À l'intérieur, un retable daté de 1541, attribué à l'école de Nice des frères Brea — probablement François Brea — présente une Nativité, et un maître-autel baroque entouré d'un retable sculpté encadre une Descente de Croix du début du XVIe siècle. Le bâtiment a été restauré en 1969 grâce au mécénat de Marguerite Maeght, qui permit d'enrichir la chapelle d'œuvres contemporaines. Parmi elles figurent une grande mosaïque murale réalisée en 1975 par Marc Chagall, Le repas des Anges, des vitraux de Jean Bazaine et de Raoul Ubac, ainsi qu'un bas-relief et un lutrin de Diego Giacometti. En 1984, Adrien Maeght a restauré le toit en tuiles romaines.