Monastère des Bénédictines de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Monastère Eglise moderne

Monastère des Bénédictines de Caen

  • 6 Rue de Mâlon
  • 14000 Caen
Monastère des Bénédictines de Caen
Monastère des Bénédictines de Caen
Propriété d'une association cultuelle

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments, à l'exception des constructions ajoutées (bâtiment sud et cage d'ascenseur extérieure dans la galerie ouest du cloître) (cad. HS 201, 202) : inscription par arrêté du 29 mars 2005 - L'église abbatiale en totalité ; la salle capitulaire en totalité (cad. HS 201, 202) : classement par arrêté du 15 décembre 2005 - Le réfectoire en totalité (cad. HS 201) : inscription par arrêté du 15 décembre 2005

Origine et histoire du Monastère des Bénédictines

Le monastère des Bénédictines du Saint-Sacrement de Caen a été fondé en 1643 dans l'ancien hôtel de Loraille, à l'angle de la rue de Geôle et de la rue du Tour-de-terre. Chassées à la Révolution, les sœurs se réinstallent en 1816 dans l'ancien couvent des Cordeliers qu'elles font reconstruire. Lors des bombardements du 7 juillet 1944, une grande partie du monastère est détruite et les religieuses s'installent provisoirement au château de Vaux-sur-Aure, près de Bayeux. Dans le cadre de la reconstruction de Caen, leur ancien terrain est attribué à une autre communauté et plusieurs options sont envisagées pour leur relogement ; la décision est finalement prise de construire un nouvel établissement à Couvrechef, un terrain agricole de la plaine de Caen répondant aux exigences du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Dès 1953, les sœurs confient le projet à Jean Zunz, jeune architecte parisien assisté par Marcel Clot, sur proposition de Dom Aubourg, moine bénédictin de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes; Dom Gabriel Sortais donne un avis favorable, estimant que le projet respecte le plan des abbayes cisterciennes tout en l'adaptant aux besoins modernes. La première pierre est posée le 24 septembre 1953; la réception des travaux intervient le 16 avril 1959 et la dédicace solennelle a lieu le 24 septembre 1960. Les plans, conçus initialement pour une communauté de 200 religieuses, ont été réduits dès la conception car la communauté ne compte alors qu'environ 80 sœurs, mais l'indemnité de guerre a permis de réaliser un ensemble d'allure monumentale. Le plan général respecte la tradition bénédictine avec une église orientée de plan longitudinal, le chœur des religieuses séparé de la nef par une clôture et placé au nord du cloître; les cellules occupent la galerie ouest sur quatre niveaux, le réfectoire se trouve au sud et l'aile orientale comporte un préau qui ferme le quadrilatère; la salle capitulaire, de plan carré, est située à la limite orientale de l'église et séparée de celle-ci par un dégagement. L'architecture privilégie la tradition cistercienne du dépouillement formel, montrant la structure nue des murs et des supports; l'architecte adopte un vocabulaire simple pour la plupart des espaces tandis que l'église reçoit un traitement nettement plus moderne. Un immense mur septentrional formant un comble à très forte pente rompt la monotonie du plan longitudinal, et le couvrement se compose de cinq modules de voûtes pyramidales inversées en béton armé, revêtues d'un enduit granuleux. L'éclairage du chœur est assuré par une verrière majeure, la Création du Monde, conçue par Sergio Di Castro et réalisée par Ray, décrite dans la documentation comme d'environ 110 m² (autre indication : 6 m de hauteur pour 20 m de largeur) et reconnue par de nombreux critiques et historiens de l'art comme une œuvre importante du vitrail de la seconde moitié du XXe siècle. Incapables d'assumer à long terme l'entretien de l'ensemble, les sœurs cèdent le monastère en 1986 à la maison de retraite Saint-Benoît, tout en conservant la jouissance de l'église et de la salle capitulaire; quelques religieuses s'installent dans l'ancienne hôtellerie et l'aumônerie. Les bâtiments ont été modernisés et partiellement restructurés — notamment la création d'une nouvelle chapelle plus petite, la suppression de la dômerie, la réorganisation du parloir et des travaux d'extension au sud —, la plupart des espaces intérieurs ayant toutefois été préservés. Le monastère, situé dans le Calvados à Couvrechef, est protégé au titre des monuments historiques depuis 2005 : les façades et toitures (à l'exception des constructions postérieures), le réfectoire dans sa totalité sont inscrits, tandis que l'église abbatiale et la salle capitulaire sont classées.

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