Origine et histoire
Le site du monastère occupe une parcelle dont le XIe siècle atteste la propriété de Salomon, seigneur de Lavardin, qui la donna au prieuré Saint‑Martin de Lavardin. Vers 1140, la comtesse de Vendôme offrit ce terrain à un ordre militaire qui y bâtit une résidence et une église. En 1223, les Templiers cédèrent leurs bâtiments aux Cordeliers venus du Mans, qui élevèrent rapidement une église dédiée à saint Jean‑Baptiste. L’établissement devint l’un des premiers de l’ordre en France et accueillit à plusieurs reprises des chapitres provinciaux, notamment en 1274, 1345, 1371, 1417, 1435, 1473, 1511, 1541, 1650, 1725 et 1747; le chapitre de 1511 aurait réuni environ 350 religieux. Une chapelle ajoutée au XVe siècle témoigne de travaux de restauration antérieurs. Le couvent joua un rôle important dans la vie locale et prit part à la résistance de la ville face aux troupes d’Henri IV, mais il fut pillé lorsque la ville fut prise et son église incendiée; le gardien des Cordeliers, le père Chessé, fut pendu et son crâne exposé sur une porte de l’église Saint‑Martin. Après cet épisode, les religieux furent dispersés pendant une dizaine d’années et le couvent ne retrouva pas la même influence. Au XVIIIe siècle, le couvent fut partiellement reconstruit et le pape Clément XIV offrit un portrait des religieux vendômois, portrait qui fut brûlé lors de la Révolution. La fréquentation déclina: on compte cinq religieux en 1770 puis deux en 1784, et une réunion avec la communauté de Blois fut décidée en 1789. À la Révolution, l’établissement fut acheté par le Collège de Vendôme qui y installa une maison de rééducation pour jeunes filles; les bâtiments furent ensuite acquis par les Calvairiennes et devinrent le couvent du Calvaire. Le cloître a été restauré et s’ouvre aujourd’hui sur la cour par cinq arcades. Depuis 1971, les anciens bâtiments abritent une maison de retraite.
