Origine et histoire
Le monastère Notre-Dame d'Orient se situe à Laval-Roquecezière, dans l'Aveyron ; l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1978. Selon la tradition, un oratoire fut d'abord élevé à l'endroit où l'on découvrit enfouie une brique ou une statue représentant la Vierge, trouvée après que des paysans eurent creusé le sol, intrigués par le comportement d'un bœuf. Il est probable que ce visage grossier correspondait à une statue-menhir, semblable à d'autres exemplaires retrouvés dans la région, taillés dans un grès rouge permien. L'ermitage fut rattaché à la commanderie du Temple de Montels, puis, en 1312, revendiqué par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Le sanctuaire primitif fut détruit au cours des troubles du XVIe siècle, liés aux guerres de Religion. En 1615 le site fut cédé à des Franciscains pour fonder un couvent de Capucins : le couvent fut achevé en 1657 et l'église en 1675, témoignant de l'architecture de la Contre-Réforme en Rouergue. Le retable du maître-autel, de style corinthien d'inspiration espagnole, en bois sculpté et marqueterie, daté de la fin du XVIIe siècle, a été classé au titre des monuments historiques en 1964. À la Révolution française, la communauté franciscaine dut se réfugier et le couvent fut vendu comme bien national. En 1825, des moniales bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement, aidées par l'archevêque de Toulouse, s'installèrent pour y tenir un pensionnat de jeunes filles ; l'établissement ferma au début du XXe siècle et la communauté connut un exil en Espagne avant de se reconstituer en 1925. Les moniales poursuivent au XXIe siècle l'accueil des pèlerins qui viennent honorer Notre-Dame d'Orient.
L'église présente une nef unique longue de 33 mètres sur 11 mètres de large, et une hauteur à peu près égale à sa largeur; elle est précédée, côté ouest, de deux avant-porches, nord et sud, et complétée par quatre chapelles latérales. La voûte est une charpente lambrissée en voligeage jointif qui suit sur toute sa longueur le tracé d'un arc surbaissé en anse de panier ; chaque joint est accentué par un couvre-joint longitudinal et la surface du lambris est ornée d'un décor original où de petits segments sont disposés en arêtes de poisson. Les murs intérieurs portent une architecture peinte en trompe-l'œil, avec pilastres cannelés et une architrave décorée de rinceaux sur fond bleu ; le plafond évoque une immense natte aux motifs de feuilles de fougère. Sur la façade sud, un cadran solaire du XIXe siècle domine un porche qui abrite une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de la Visitation.