Origine et histoire
La commune de Chinon souhaitait depuis quelque temps ériger un monument en l’honneur de Jeanne d’Arc, mais manquait de moyens financiers. La statue équestre de l’héroïne, présentée au Salon de 1892, fut offerte par son auteur, le sculpteur Jules Roulleau; la ville devait financer le piédestal, le transport et le montage. Roulleau était un ami intime de M. Joubert, ancien député de l’arrondissement de Chinon. Un devis pour le piédestal fut établi par l’architecte Henri Deglane, déjà associé auparavant au sculpteur. Devant le montant demandé par l’architecte (22 400 francs) et les dépenses prévues pour l’inauguration, la commune hésita; une souscription avait d’ores et déjà été lancée depuis 1894. Chinon accepta finalement le don de Jules Roulleau, et l’exécution du monument fut confiée à l’architecte communal M. Favreau. Le comité chargé de l’érection du monument était présidé par le général Villain, commandant le 9e corps d’armée à Tours. Les vice-présidents étaient François Coppée, de l’Académie française, et M. Herpin, maire de Chinon; y participaient également les sénateurs Guinot et Nioche, le député M. Thiphaine, Félix Faure, vice-président de la Chambre des députés, ainsi que des personnalités de la presse, des lettres et de l’administration. Avant son départ pour Chinon dans des conditions difficiles, la statue fut exposée à Paris pour les fêtes du 14 juillet 1893. Sa taille et son poids empêchant le transport par chemin de fer, elle fut traînée par une voiture à cheval jusqu’à Chinon, et l’on dut défaire puis remettre régulièrement les fils du télégraphe pour la faire passer sur la route. L’œuvre fut installée à l’emplacement supposé où Jeanne d’Arc s’exerçait à la quintaine, dans le pré Saint-Mexme, et elle n’en a pas bougé depuis. L’inauguration, organisée en grande pompe avec feux d’artifice, banquet, concours de musique et course de vélos, eut lieu les 12 et 13 août 1893 sous la présidence de l’amiral Henri Rieunier, ministre de la Marine.
