Origine et histoire
Le monument à la gloire de la Résistance de Toulouse, inauguré le 19 août 1971 par le maire Pierre Baudis, a été inscrit au titre des monuments historiques en 2016. Il est issu d'un concours organisé par la ville en 1965, lancé afin de créer, selon le souhait du maire Louis Bazerque, une « œuvre d'art totale ». Conçu par l'Atelier des Architectes associés — Pierre Viatgé, Michel Bescos, Alex Labat et Pierre Debeaux — l'ensemble associe architecture, sculpture et audiovisuel. À la réalisation ont également participé l'ingénieur Roger Tassera, le compositeur Xavier Darasse, les vidéastes Hubert Benita, Alain Capel et Serge Valon, ainsi que le programmeur Marcel Bettan. Implanté à l'extrémité sud des allées Frédéric-Mistral, en face de l'ancien siège de la Gestapo (actuel n° 7), le monument s'ouvre depuis le parvis des Femmes-de-la-Résistance. Il est conçu comme un cheminement qui passe sous l'allée Serge-Ravanel pour ressurgir dans le jardin des Plantes, près du carrefour de l'allée Simone-Veil et de l'allée des Justes-des-Nations. Le parti architectural comprend un bâtiment semi-enterré sous un tumulus engazonné en béton banché, avec une façade en béton brut. Un escalier descend vers un parvis de galets et, à l'intérieur, un couloir circulaire aux marches progressivement abaissées distribue trois cryptes consacrées aux Déportés, aux Torturés et aux Fusillés, sur lesquelles des images, prévues dès l'origine, sont projetées. À l'entrée du tumulus se dresse le Signal, une structure autoportante due à Pierre Debaux composée de quatre tubes métalliques reliés par des câbles et entourée de rosiers sur le talus. Deux mâts proches du parvis symbolisent l'Égalité et la Fraternité, un mât central reposant sur un bloc de béton représente la Résistance, et un quatrième mât, plus élevé et sans appui au sol, figure la Liberté ; l'ensemble tient en équilibre. La sortie se fait par le « couloir de l'Espoir », long passage sous l'allée Serge-Ravanel qui débouche, par un escalier, sur la lumière du jardin des Plantes. Le 19 août, à 11 heures, le soleil éclairait à travers un trou du tumulus une plaque commémorative portant l'inscription « 19 AOUT 1944 » ; selon la description, ce phénomène lumineux ne peut plus se reproduire en raison de la rotation de l'axe de la Terre. Une autre plaque commémorative porte l'inscription « N'oublions jamais ».