Origine et histoire
Le Monument à Pasteur de Chartres, œuvre de Paul Richer datée de 1903, se distingue par une conception qui célèbre les travaux de Pasteur et leurs retombées locales plutôt que de se limiter au portrait du savant. La qualité du haut-relief s'inscrit dans le corpus des monuments officiels réalisés par et autour de Jules Dalou pour les institutions parisiennes. Implanté rue Danièle-Casanova en face de la préfecture, il se compose d'un buste en marbre et d'un haut-relief en bronze.
Après la mort de Louis Pasteur en 1895, une souscription est lancée pour ériger le monument, financée par des subventions du conseil général, des conseils d’arrondissement et du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Le monument est inauguré le 7 juin 1903 sur la place Saint-Michel ; le professeur Adrien Proust, délégué par l'Académie des sciences, prononce un discours où il rappelle le rôle de Pasteur dans l'éradication du charbon qui frappait les troupeaux de la Beauce, discours auquel Marcel Proust aurait apporté son aide pour certains passages. Sous le régime de Vichy, le bronze est envoyé à la fonte en 1942. Refondu en 1950 d'après le modèle en plâtre conservé dans la cour de la Société archéologique d'Eure-et-Loir et aujourd'hui dans les collections du musée des Beaux-Arts de Chartres, le nouveau bronze est inauguré le 8 octobre 1950 par François Mitterrand, alors ministre, et Charles Brune, ministre des Postes. En juillet 1975, le monument est transféré sur le terre-plein central de la place Saint-Michel, perpendiculaire au boulevard Chasles. Il est inscrit au titre des monuments historiques en 2017.
Dans un encadrement de pierre et surmonté du buste en marbre de Pasteur, le haut-relief en bronze réunit huit personnages et restitue une expérience majeure menée en 1878 à Saint-Germain-la-Gâtine, avec, à l'horizon, le village de Poisvilliers. La scène montre, sous l'observation des vétérinaires Daniel Boutet et Jules Vinsot et des propriétaires et praticiens Jules et Alphonse Maunoury, le docteur Émile Roux s'apprêtant à inoculer à un mouton vacciné le sang d'un animal mort du charbon, dont Charles Chamberland procède à l'autopsie, tandis que Séverin Jacquet, berger du troupeau, contemple la scène appuyé sur son bâton.
Le monument est documenté dans plusieurs ressources culturelles et figure sur Wikimedia Commons; il est également intégré aux inventaires locaux tels que la liste des monuments historiques de Chartres et aux recensements d'œuvres d'art victimes de la mobilisation des métaux non ferreux.