Monument aux morts

Monument aux morts

  • 97139 aux Abymes
Crédit photo : LPLT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1914-1918
Première Guerre mondiale
10 décembre 2013
Inscription monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui
2e quart XXe siècle
Construction du monument

Patrimoine classé

Le monument aux morts (cad. BV non cadastré) : inscription par arrêté du 10 décembre 2013

Personnages clés

Ardaches Baldjian Sculpteur et céramiste concepteur du monument.
Max Clainville-Bloncourt Maire des Abymes ayant commandé le monument.
Félix Éboué Gouverneur présent lors de l'inauguration du monument.
Marcelle Pierrot Préfète ayant signé l'arrêté d'inscription du monument.
Antoine Bourdelle Sculpteur français, professeur d'Ardaches Baldjian.

Origine et histoire

Le monument aux morts des Abymes est un cénotaphe érigé sur la place Frédéric‑Jalton en mémoire des habitants morts lors de la Première Guerre mondiale. Conçu par le sculpteur et céramiste Ardaches Baldjian, l'ouvrage constitue un exemple rare de monument figuratif. La structure, en béton, prend la forme d'un obélisque dont le fût et le pyramidion évoquent une tête d'obus : les parties inférieures des quatre angles sont saillantes et arrondies tandis que le sommet est arrondi et pointu. Chaque face porte des inscriptions et des carreaux de céramique peints représentant des allégories ; ces panneaux, réalisés en Métropole, forment un programme iconographique riche servi par un dessin sobre et expressif. La première face, au‑dessus de l'inscription commémorative « La commune des Abymes reconnaissante à ses enfants héroïques morts pour la Mère Patrie 1914‑1918 », montre une Marianne recueillie tenant une couronne de lauriers, sous le titre La République offrant une couronne à ses enfants. La seconde, intitulée La République recueillant un blessé, représente une Marianne noire coiffée du bonnet phrygien et une couronne de lauriers, portant dans ses bras un homme mort ou mourant également noir, composition analogue à une piéta et inhabituelle pour l'époque, même aux Antilles. Sur une troisième face, La Participation des troupes coloniales dans tous les corps d’armée met en scène le même homme, nu, tenant un fusil et entouré des symboles des corps : un cheval pour la cavalerie, un canon pour l'artillerie, un fusil pour l'infanterie, une ancre pour les troupes de la Marine et un avion pour l'armée de l'Air naissante ; la nudité renvoie à l'hommage aux héros de l'Antiquité et non à une connotation péjorative. Le quatrième panneau, La Guadeloupe victorieuse, représente une femme antillaise digne et recueillie, la main tenant une palme au sein, avec une croix latine et une colombe de la paix en arrière‑plan. Le monument, haut d'environ six mètres, repose sur un socle où sont gravés les 43 noms des morts honorés. Commandé par le maire Max Clainville‑Bloncourt et réalisé par la société Payot‑Khan‑Farcy pour 136 000 FRF (90 204,72 EUR en 2023), il a été inauguré en présence, entre autres, du gouverneur Félix Éboué, impliqué dans le projet. Ardaches Baldjian, artiste d'origine arménienne, élève d'Antoine Bourdelle et installé en Martinique depuis 1934, a lui‑même conçu l'œuvre après avoir survécu enfant au génocide arménien. Le monument aux morts a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 décembre 2013 signé par la préfète Marcelle Pierrot.

Liens externes

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