Monument aux morts des mines de Lens dans le Pas-de-Calais

Patrimoine classé Patrimoine minier Monument aux morts Monument

Monument aux morts des mines de Lens

  • Avenue de la Fosse 12
  • 62300 Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Monument aux morts des mines de Lens
Crédit photo : Jérémy-Günther-Heinz Jähnick (1988–) Descriptionph - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures (cad. AT 201) : inscription par arrêté du 1er décembre 2009

Origine et histoire du Monument aux morts des mines

L'ancienne cité n°12 de la Compagnie des mines de Lens, dite Saint-Édouard, s'est développée à la fin du XIXe siècle pour loger une population en forte croissance liée à l'ouverture de nouvelles fosses. En 1896, Elie Reumaux a dessiné un plan d'ensemble de la cité qui prévoyait, outre 204 logements, la maison de l'ingénieur, l'habitation du chef porion, une école de filles, une école de garçons, le logement des Sœurs, un presbytère, une salle d'asile, un ouvroir, des jardins scolaires et des logements de fonction pour le personnel enseignant. Une chapelle provisoire a été bénie en 1897, puis une église plus vaste a été édifiée en 1899 d'après les plans de Louis Croïn et Louis-Marie Cordonnier. Les bombardements de la Première Guerre mondiale ont détruit la plupart des installations de la cité, y compris les écoles et l'église ; une chapelle provisoire a de nouveau été installée, avant que la nouvelle église et les écoles ne soient reconstruites dès 1924 sur les plans de Cordonnier. Le presbytère et le logement des Sœurs ont repris les mêmes dispositions et décors, quoique réalisés avec d'autres matériaux, tandis que les ailes des écoles ont été surélevées d'un niveau. L'ensemble formé par l'église, le presbytère, le groupe scolaire et les anciens logements de direction et des Sœurs conserve une grande cohérence au milieu des maisons en ligne de la cité, à Loos-en-Gohelle et Lens.

La fosse n°12, dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert, a été commencée en 1891 sur le territoire de Loos-en-Gohelle en limite de Lens et a commencé à produire le 1er janvier 1894. Le fonçage a débuté à une altitude de 68,58 mètres ; le terrain houiller a été atteint vers 155 mètres, des accrochages ont été établis à 143 et 194 mètres, et le puits a été foncé jusqu'à 270,85 mètres, le fonçage se terminant le 10 avril 1893. Une fosse d'aérage, n°12 bis, a été entreprise au début du XXe siècle à 646 mètres au sud de la fosse n°12. La fosse a été détruite pendant la guerre puis reconstruite selon le style architectural des mines de Lens d'après-guerre ; les cités, les écoles, l'église et les logements de fonction ont été également relevés et un monument aux morts a été érigé.

Au fil du XXe siècle, la fosse a connu plusieurs évolutions techniques et organisationnelles : elle a vu moderniser son triage et son lavoir et recevoir une nouvelle machine d'extraction, elle a été rattachée à d'autres concessions pour le service et l'aérage, et, après la nationalisation, elle a intégré des regroupements de groupes de mines. Un télésiège installé dans une bowette a été mis en place pour faciliter le déplacement des mineurs. L'extraction a cessé en 1967 lorsque l'activité a été concentrée sur une autre fosse ; les puits n°12 et 12 bis ont ensuite assuré l'aérage avant d'être progressivement arrêtés et remblayés, puis le chevalement du puits n°12 a été détruit.

Sur le site subsistent encore de nombreux bâtiments liés à l'exploitation : bains-douches, locaux techniques et ateliers, maison du gardien, magasin et salle de paye, poste de coupure et autres structures de service. Le bâtiment regroupant la salle des pendus et les bains-douches a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques le 9 octobre 2009 ; par ailleurs l'église Saint-Édouard, le presbytère, le groupe scolaire, le logement des Sœurs, l'ancienne habitation du directeur des écoles et le monument aux morts ont fait l'objet d'inscriptions complémentaires à l'automne 2009. Charbonnages de France a matérialisé la tête de puits n°12 au début du XXIe siècle et y a installé un exutoire de grisou, soumis à des inspections annuelles du BRGM.

La fosse n°12 et plusieurs éléments de la cité figurent parmi les 353 éléments répartis sur 109 sites inscrits le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, comme faisant partie du site n°63. Malgré ces protections, certaines démolitions et menaces sur des habitations ont suscité des controverses et des actions judiciaires. Les façades et toitures de l'ancien logement des Sœurs, situé 2, parvis de l'église Saint-Édouard, sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 1er décembre 2009, intégrant ainsi cet édifice à la reconnaissance patrimoniale de l'ensemble.

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