Origine et histoire
Le monument aux morts de Montbéliard honore les soldats de la commune morts lors des conflits du XXe siècle. Il se situe dans le square du Souvenir, près de la rue de Belfort, au pied du château, en centre‑ville. Il prend la forme d'un petit obélisque surmonté du buste d'un poilu, autour duquel s'enroule une branche de laurier. Sur le piédestal, une sculpture représente une « diaichotte », allégorie féminine du pays de Montbéliard, offrant fleurs et épis de blé au soldat. Les vêtements traditionnels et la représentation d'usines en arrière‑plan renvoient à l'identité locale et à l'industrialisation, notamment les usines Peugeot. Le laurier symbolise la gloire et la victoire, tandis que les fleurs et les épis évoquent la résurrection. Des branches de laurier en bronze ornent les flancs de l'obélisque; la sculpture et les gravures sont en marbre de Carrare. Une inscription sobre porte la mention « MONTBELIARD À SES ENFANTS ».
Dès 1919, le conseil municipal souhaite ériger un monument pour les 376 Montbéliardais morts durant la Grande Guerre et fait d'abord appel en 1920 à Armand Bloch, statuaire natif de Montbéliard, formé dans l'atelier d'Alexandre Falguière à Paris, qui reçoit de nombreuses commandes et expose régulièrement aux Salons. Issu d'une famille de sculpteurs spécialisés dans les monuments funéraires, Bloch est largement sollicité après la guerre et réalise onze monuments commémoratifs entre 1919 et 1924, dont ceux d'Abbévillers, Audincourt, Beaucourt, Courtefontaine, Hérimoncourt, Mandeure, Montbéliard, Roppe, Saint‑Hippolyte, Seloncourt et le monument au caporal Peugeot à Joncherey (détruit). Pour des raisons inconnues, le projet validé en 1921 est finalement abandonné. En novembre 1922, la commune fait appel à Maurice Boutterin, Grand Prix de Rome originaire de Besançon et architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, pour envisager un projet pour la place de l'Enclos retenue après de longs débats publics; Boutterin est l'auteur de plusieurs monuments aux morts en Franche‑Comté, notamment à Pontarlier (1921‑1922), Montbéliard (1922‑1924), Besançon (1924, détruit) et Vesoul (1925). En 1992, le monument, alors situé à l'esplanade des Princes, est déplacé au square du Souvenir, où se trouvait déjà le monument commémoratif de la guerre de 1870, également œuvre de Bloch. Le monument aux morts est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 décembre 2022.