Origine et histoire du Monument du Centenaire
Le Monument du centenaire de la réunion de Nice à la France, situé dans le jardin Albert‑Ier, commémore la première réunion de Nice à la France pendant la période révolutionnaire. Commandé en 1892 pour les fêtes du centenaire de la République, il résulte d’un concours remporté par l’architecte Febvre et le sculpteur André‑Joseph Allar, et a été inauguré le 4 mars 1896. Il a été inscrit aux monuments historiques le 23 juillet 2009.
L’ensemble se présente comme une pyramide très effilée, assimilable à un obélisque, reposant sur une base ornée d’un bas‑relief représentant la Méditerranée. Adossé à cette élévation, le groupe principal en marbre blanc figure l’allégorie de Nice se donnant à la France : une jeune fille embrasse une femme tenant un faisceau. La France est représentée casquée et vêtue, sans bonnet phrygien ni sein dénudé ; son allure calme suggère une république modérée, prudente et légaliste, à la fois maternelle et pacificatrice.
Au sommet, une Victoire ailée en bronze, enveloppée d’un drapeau tricolore, prête serment de fidélité, allusion à la devise municipale « Nissa fidelissima ». La jeune femme symbolisant Nice porte une coiffure en forme de murailles, reprise d’une iconographie médiévale et pouvant renvoyer, selon l’interprétation, à la dédition de 1388 aux comtes de Savoie, de sorte que la réunion de 1793 est présentée comme une nouvelle dédition, cette fois à la France. Les armes de la ville sont sculptées au centre du soubassement et l’arrière porte la représentation de la Méditerranée.
Quatre figures prévues aux angles du soubassement, destinées à symboliser les bienfaits de l’annexion, n’ont pas été réalisées. Les inscriptions, plus nombreuses que sur les monuments antérieurs, explicitent le sens de l’ensemble et conservent la mémoire des élus locaux ; la face avant porte les dates 1793–1893 et, en dessous, 1860, indiquant que le monument commémore à la fois la réunion de 1793 et celle de 1860.