Mosquée du XVIe siècle

Mosquée du XVIe siècle

  • Tsingoni
Mosquée du XVIe siècle
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Mosquée du XVIe siècle
Crédit photo : franek2 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XIIIe siècle
Occupation initiale
XIVe siècle
Construction précoce
1521
Première mention écrite
1538
Construction du mihrab
Fin du XVIIIe siècle
Destruction partielle
Milieu du XIXe siècle
Restauration locale
1986
Extensions modernes
2012
Protection du patrimoine
2015
Classement historique
2017
Protection du minaret
2023
Fouilles archéologiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La mosquée du XVIe siècle de Tsingoni, avec les deux mausolées shiraziens et le sol, à l'exception du minaret et des extensions en béton attenants à la mosquée au nord et à l'ouest, telle que délimitée en bleu foncé sur le plan annexé à l'arrêté, sur la parcelle n° 237, figurant au cadastre section BI : classement par arrêté du 25 mars 2015

Personnages clés

Ali ben Mohamed dit Haïssa Sultan shirazien ayant ordonné la construction du mihrab en 1538.
Pierre-Antoine Gatier Architecte responsable de la maîtrise d'œuvre des travaux de restauration.

Origine et histoire

La mosquée de Tsingoni, située sur la Grande-Terre de Mayotte, est un édifice religieux en activité datant au moins du XVIe siècle et considéré comme la plus ancienne mosquée en service en France. Le bâtiment principal, organisé en trois nefs, conserve au pignon intérieur nord un mihrab très ouvragé, taillé dans des blocs de corail portant le nom du sultan et la date de 944 de l’Hégire. Les fouilles de l'INRAP en 2016 ont mis en évidence une occupation du site dès le XIIIe siècle et la présence d’un édifice cultuel au XIVe siècle ; des textes anciens signalent par ailleurs une mosquée au moins dès 1521. Le mihrab, établi en 1538 sur ordre du sultan shirazien Ali ben Mohamed dit « Haïssa », se compose de blocs de corail sculptés, moulurés et décorés de motifs géométriques ; sa baie est surmontée d’un arc trèflé et d’un arc cissoïde, et une voûte coffrée cannelée le coiffe. Les inscriptions découvertes lors de travaux en 2006 ont confirmé l’attribution au sultan et la date de 1538 (944 de l’Hégire). Construite selon un vocabulaire architectural swahili, la mosquée originelle associe pierres de corail et chaux corallienne, poutres en palétuvier et couverture plate destinée à la récupération des eaux de pluie ; certains éléments anciens subsistent, notamment la porte nord, un pilier et le mihrab en corail sculpté. Tsingoni fut mosquée royale lorsque la localité était capitale du sultanat, et l’édifice, réputé dans l’archipel des Comores, illustre l’influence shirazienne et swahilie sur l’île. La ville a été partiellement détruite par des razzias entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, sans que la mosquée ne soit anéantie, puis les habitants entreprirent au milieu du XIXe siècle des travaux de restauration. À partir des années 1980, la progression démographique a entraîné des extensions successives — travaux en 1986, édification d’un minaret en 1991 et nouvelles constructions en 2003–2004 — qui ont largement absorbé la mosquée ancienne tout en préservant des parties majeures et les cimetières extérieurs. Ces transformations, parfois réalisées sans cohérence d’ensemble, ont motivé une protection et d’importants travaux de valorisation : inscription partielle aux monuments historiques en décembre 2012, classement en mars 2015 et inscription du minaret en avril 2017. Un comité de pilotage réunit depuis janvier 2014 acteurs locaux et religieux ; les études de restauration et de valorisation ont été lancées en 2014, un programme architectural et technique a été mis en place en octobre 2018, la maîtrise d’œuvre a été confiée à Pierre‑Antoine Gatier, et le projet a bénéficié du Loto du patrimoine 2019. L’avant‑projet définitif a reçu en 2022 un avis très favorable et le dossier de consultation des entreprises a été remis en mai ; les travaux sur les parties protégées sont financés par la DAC Mayotte sur des crédits du Plan de Relance. Une fouille archéologique préventive confiée à l’INRAP s’est déroulée du 3 juillet au 15 septembre 2023 pour préciser l’évolution du bâtiment et préparer la restauration, dont la post‑fouille est en cours. Le parti de restauration vise la conservation maximale de la matière d’origine tout en restituant certains dispositifs historiques, notamment la réouverture d’une baie obstruée du mur de la qibla, la restitution de la loge du muezzin, la mise au jour et la restitution des décors du mihrab, la réfection complète de la toiture et l’abaissement du sol intérieur de 20 à 30 cm pour retrouver un état de marche historique. Les enduits ciment appliqués entre 1980 et 2005, préjudiciables aux maçonneries en corail et grès de plage, sont remplacés par un enduit à la chaux hydraulique naturelle NHL 3,5, sans adjuvant ni ciment, après régénération des cœurs de maçonnerie ; l’usage de sable basaltique local donne au gobetis et au corps d’enduit une teinte grise, la finition étant ajustée pour se rapprocher de l’aspect historique. Des controverses locales sur l’emploi de ciment et la signalisation du chantier ont été signalées en mai 2024 et démenties par la maîtrise d’œuvre. La mosquée conserve également des mausolées shirazi et des cimetières : deux mausolées extérieurs, aux toitures pyramidales en corail brut et ajourés, pourraient abriter la femme et la fille du sultan, et la tombe supposée du sultan Haïssa, d’abord extérieure, est aujourd’hui intégrée à la première extension nord. Outre son rôle cultuel, l’édifice témoigne de la diffusion de l’islam à Mayotte par les marchands swahilis, arabes et perses et de liens architecturaux avec des sites de l’archipel, notamment Domoni à Anjouan. Symbole du département d’outre‑mer, la mosquée de Tsingoni figure sur un timbre mahorais de 1998 et sur une pièce de 10 € en argent émise en 2011 par la Monnaie de Paris.

Liens externes

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Voir également
Divers

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