Origine et histoire de la Mosquée Missiri
La mosquée de Missiri se situe à Fréjus, dans le camp militaire de Caïs. Elle a été construite entre 1920 et 1930 pour les troupes coloniales sénégalaises stationnées autour de Fréjus et a été achevée en 1930. Réplique de la grande mosquée de Djenné (aujourd'hui au Mali), son architecture s'inspire des mosquées soudanaises. L'édifice, organisé sur un niveau et de plan carré symétrique, est peint en ocre rouge pour évoquer la construction en terre du modèle africain. Les tours d'angle sont ornées de pointes en béton armé imitant les poutres en bois des constructions traditionnelles. Il était couvert d'une terrasse accessible par un escalier demi-hors-œuvre. À l'intérieur, les peintures murales sont restées inachevées. Le projet a été porté notamment par le capitaine Abdel Kader Mademba, soutenu par le colonel Lame, afin d'offrir aux soldats un cadre rappelant leur pays d'origine. Autour de la mosquée furent reconstituées des cases africaines et des termitières pour renforcer cette évocation. La construction devait être collective : agglomérés et ciment furent employés, le maire de Fréjus donna une partie des matériaux, l'aviation maritime assura les transports et la main-d'œuvre fut fournie par la garnison et les coloniaux. Le lieutenant-colonel J. Ferrandi évoquait alors une dépense d'environ 50 000 francs. La mosquée a davantage valeur de monument que de lieu de culte ; si elle a été utilisée pour le culte, celui-ci n'y est plus pratiqué aujourd'hui. Le bâtiment est aujourd'hui désaffecté et sans toit ; il appartient à l'État et relève du ministère de la Défense, sous la garde du musée des troupes de marine de Fréjus. Le nom « Missiri », issu du bambara, signifie « mosquée ». L'édifice a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1987. Il se trouve à Fréjus, où une nouvelle mosquée a été inaugurée en 2016.
