Origine et histoire
La poype de Villars, motte castrale en terre située au centre de Villars‑les‑Dombes (Ain), porte au sommet les vestiges d’une tour ronde en briques rouges attribuée au Xe siècle. Elle constitue le dernier reste de l’ancien château élevé par les sires de Villars, démantelé en 1595 par les troupes de Biron qui prirent et pillèrent la ville. La seigneurie de Villars, devenue successivement baronnie, comté puis marquisat, passa au fil des siècles entre plusieurs familles et maisons seigneuriales (notamment Thoire‑Villars, Beaujeu, Lévis, Savoie) pour aboutir aux Dugas de Bois Saint‑Just qui la possédaient en 1789. Convoitée et inféodée à diverses autorités, elle fit l’objet de multiples mutations et d’affectations honorifiques sans qu’il en subsiste que la motte et quelques pans de murs. Des fouilles, entreprises dès le XIXe siècle puis relancées en 1988 par le centre inter‑universitaire d’histoire et d’archéologie médiévales, ont mis au jour une église romane enfouie, une tour carrée voûtée sous son abside datée au carbone 14 au Xe siècle, une grande salle haute‑médiévale (aula) et des éléments de maçonnerie contenant des blocs gallo‑romains. À l’origine placée en lisière du village groupé autour de l’église romane encore partiellement conservée, la motte était accompagnée d’une basse‑cour protégée par un fossé concentrique et d’une enceinte de bourg reprise au XIIIe siècle. L’État acquit la poype en 1902 et elle fut classée au titre des monuments historiques par arrêté du 15 février 1905. Sur la commune, trois autres mottes sont attestées : Filioli (détruite vers 1847), la Juyre et Termant.