Motte féodale dans la Manche

Motte féodale

  • 50570 Remilly Les Marais
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Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XIe siècle
Construction initiale
1356
Destruction du château
XIVe siècle
Ajout du donjon
1789
Destruction de la chapelle
12 septembre 1979
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Motte féodale, y compris les vestiges du château de Remilly, les douves et les chênes de bordure (cad. B 112) : classement par arrêté du 12 septembre 1979

Personnages clés

Jourdain III du Hommet Connétable de Normandie et dernier de la lignée des Hommet à tenir le château.
Pierre de Saquainville Chef des partisans du roi de Navarre ayant détruit la place forte en 1356.
Olivier IV de Montauban Propriétaire du château lors de sa destruction en 1356.

Origine et histoire

La butte Saint-Clair est une motte castrale, vestige d'un ancien édifice fortifié, située sur le territoire de l'ancienne commune du Mesnil-Vigot dans la Manche, en Normandie. Elle se trouve au lieu-dit la Chaussée, au bord du marais du même nom, à environ 2 km au nord du bourg du Mesnil-Vigot et à la même distance au sud-ouest de Remilly-sur-Lozon, au sein de la commune nouvelle de Remilly Les Marais. La motte dépendait du fief du Hommet ; ses chefs portaient le titre de baron de Remilly, cités entre 1080 et 1252. Ce site est le vestige d'une place forte bâtie vers le XIe siècle. Jourdain III du Hommet († 1271), connétable de Normandie, fut le dernier de la lignée des Hommet à tenir le château de la Butte-Saint-Clair, qui passa ensuite par alliance à la famille de Courcy, puis aux Malesmain et aux Montauban. En août 1356, alors possession d'Olivier IV de Montauban, la place fut assiégée et détruite par les partisans du roi de Navarre conduits par Pierre de Saquainville, puis abandonnée après la guerre de Cent Ans. La baronnie échut en 1433 à la famille de Rohan-Guémené, puis, vers 1609, à celle des Matignon ; à cette époque il ne subsistait guère du château, si ce n'est la basse-cour et la chapelle. La motte, de forme d'origine inconnue, a un sommet aplani entouré d'un large fossé ; elle mesure environ quarante mètres de diamètre au sommet et atteint six à huit mètres de hauteur. Le rempart de terre de la basse-cour subsiste en plusieurs endroits et la configuration du site montre que le volume des terres extraites pour le fossé correspond à celui de la motte. Au sommet se conservent l'angle d'une tour sur 1,50 m de hauteur et une tourelle creuse ; cet angle serait le vestige d'un donjon maçonné rectangulaire, vraisemblablement du XIVe siècle, mesurant 12,30 × 15,60 m avec des murs d'1,50 m d'épaisseur, et des tours d'angle d'environ 4,30 m de diamètre et 1 m d'épaisseur. L'immense basse-cour, en arc de cercle et adossée au marécage, ceint partiellement la motte ; elle est divisée en deux par un fossé et la partie nord présente de nombreux affleurements de murs et mouvements de terrain évoquant des constructions, notamment la chapelle Saint-Clair des Marais, rasée à la Révolution et dont les ruines, visibles au XIXe siècle, furent abattues à la fin de ce même siècle. Des tessons de poterie et un grand nombre de carreaux de pavement en céramique, décorés et armoriés des XIVe et peut-être XIIIe siècles, ont été recueillis sur le site. La motte féodale, y compris les vestiges du château de Remilly, les douves et les chênes de bordure, est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 12 septembre 1979.

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