Moulin à eau de Tirepeine à Subligny dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine rural Moulin Moulin à eau

Moulin à eau de Tirepeine

  • 191-263 Tirepeine
  • 18260 Subligny
Crédit photo : Jandelle - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le bâtiment du moulin en totalité, y compris ses mécanismes et ses appareillages ; la chambre attenante au moulin, sur sa façade nord, en totalité ; la construction en appentis appuyée sur sa façade ouest, en totalité ; le système hydraulique (le bief d'amont et le bief d'aval ou arrière-bief - y compris la pêcherie, les déversoirs et les vannes en dépendant) ; les façades et les toitures du logis ; les façades et les toitures de la grange ( cad. A 7, lieudit Tirepeine, 15, lieudit Le Champ du Bas, 792, lieudit Tirepeine ; ZB 59, lieudit La Prée des Cottereaux) : inscription par arrêté du 20 juillet 2010

Origine et histoire du moulin à eau

Le Moulin à eau de Tirepeine est situé à Subligny, au nord du Cher, dans la petite région naturelle du Pays-Fort ; il est alimenté par la Salereine, affluent de la Grande Sauldre. Mentionné en avril 1425 sous le nom de « Thirepoynne » dans un bail de 29 ans entre l'abbaye de Saint-Satur et le meunier Jean Gontier, il était alors moulin farinier. Placé à l'origine sous la dépendance de l'abbaye de Saint-Satur, il passa ensuite à l'abbaye bénédictine de Saint-Laurent puis, après 1715, à divers acquéreurs. L'ensemble s'organise autour d'une cour ouverte et comprend trois bâtiments : le moulin implanté séparément, le logis du meunier et la grange-écurie. Le bâtiment du moulin est un volume simple en grès ferrugineux couvert de tuiles plates ; fondations et murs sont en moellons enduits au mortier de chaux, complétés par des pans de bois hourdés de torchis. Il se développe sur trois niveaux d'environ 60 m2 chacun : au rez-de-chaussée se trouve la machinerie, au premier étage la chambre des meules et au dernier niveau la bluterie qui sert de grenier. La chambre des meules abrite trois tournants, dont deux destinés à la farine panifiable et un à la mouture pour animaux, tandis que la bluterie séparait farine, gruaux, semoulettes et son. Le système hydraulique conservé comprend le bief amont d'environ 1 000 m, la pêcherie, le vivier, le déversoir, les vannes et un court bief aval ramenant l'eau à la Salereine ; la chute produite est d'environ 4,50 m. La roue, de type par-dessus à augets et d'un diamètre de 3,60 m, est aujourd'hui en ruine : immobilisée, elle s'est dégradée et fut ensuite démontée après la Seconde Guerre mondiale. Des modernisations au XIXe siècle, notamment en 1850, remplacèrent les deux roues antérieures par une unique roue entraînant un mécanisme en fonte avec renvoi d'angle et multiplicateur ; ce dispositif multipliait la vitesse par dix (par exemple, 8 tours de roue donnant 80 tours des meules). Il s'agit d'un moulin dit « à l'anglaise », où l'énergie d'une seule roue actionne simultanément meules, vis d'Archimède, élévateur à godets et blutoir. L'activité meunière cessa après la Seconde Guerre mondiale, avec l'électrification des campagnes, mais le mécanisme, les tournants, les appareils et l'ensemble du système hydraulique constituent un témoin remarquablement préservé de la meunerie préindustrielle. Le moulin est protégé au titre des monuments historiques depuis 2010.

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