Origine et histoire
Le moulin à vent de Rémire-Montjoly est le seul vestige de l'habitation dite du Moulin à Vent et se dresse au sommet d'une colline d'une trentaine de mètres, à moins d'un kilomètre de la maison du maître de l'habitation Loyola. Rare exemplaire éloigné de toute sucrerie, ce moulin "cavier" comportait des rolles verticaux au niveau du sol pour faciliter le déchargement des cannes. Sa tour conique, de dimensions identiques à celles des moulins antillais, mesure 8,50 mètres de hauteur et 8,50 mètres de diamètre au sol; elle comprend deux étages desservis par un escalier droit. Les murs, épais de 1 à 1,30 mètre, sont en moellons de pierre latéritique rougeâtre alvéolaire, soigneusement appareillés, et l'intérieur a été crépi avec une chaux de corail. Les encadrements des baies et les niches intérieures, réalisés en matériaux importés, créent un contraste entre les grès de plage et les briques. Au pied de la colline subsiste une machine à vapeur Buchanan utilisée de 1882 à 1945 pour actionner des rolles broyeuses. Le site appartenait aux Jésuites de Loyola de 1668 à 1765, puis fit partie, jusqu'au deuxième quart du XIXe siècle, de l'ensemble foncier du "Grand Beauregard". La parcelle fut ensuite cédée et remise en valeur par les frères Detelles; en 1936, le Syndicat des Petits Planteurs de canne de Rémire acheta les terrains à L. Mélkior. La crise du sucre de 1945 contraignit le Syndicat à vendre la parcelle à la société formée par MM. Voluménie, Champlain et Cécilion. L'État devint propriétaire en 1977 et, dans le cadre du classement au titre des monuments historiques prononcé le 18 octobre 1994, revendit la parcelle à la commune de Rémire-Montjoly. Des prospections au sol en 1985 et des fouilles de sauvetage en 1991 ont mis au jour du mobilier daté du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. La datation de la construction reste incertaine : la tour porte une dédicace datée 1733, tandis que divers éléments laissent supposer une construction probable au début du XIXe siècle, période durant laquelle la Guyane a accueilli des Antillais familiers de ce type de moulin. En raison du régime des vents, assez faibles et irréguliers en Guyane, ce moulin a été parfois considéré comme "purement ostentatoire" et aurait peu servi.