Moulin à vent de Lancieux en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine rural Moulin Moulin à vent

Moulin à vent de Lancieux

  • 65 D786
  • 22770 Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Moulin à vent de Lancieux
Crédit photo : Latitemimi - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Moulin à vent (cad. B 988) : inscription par arrêté du 9 septembre 1975

Origine et histoire du moulin à vent

Le moulin à vent des Bénédictins, dit moulin de Buglais, se situe sur la commune de Lancieux, dans les Côtes-d'Armor. Les sources évoquent sa construction aux XVIe ou XVIIe siècle et son rattachement à l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer. De plan circulaire, il est bâti en moellons de granite, schiste, gneiss et pierre de Saint-Cast, avec une assise imposante marquée par un léger empâtement. Le bâtiment comporte un « étage des meules », les rouages de la bluterie au rez-de-chaussée et, sous les combles, l'arbre moteur et le rouet ; les murs intérieurs ont été blanchis à la chaux. La toiture en poivrière, couverte de bardeaux de châtaignier, repose sur un châssis tournant qui porte l'arbre, les ailes et le rouet, et la tête se dirige grâce à une queue dite « guivre » ; la lucarne appelée « houteau » reçoit le frein et la queue d'orientation. Il s'agit d'une tour à quatre ailes hélicoïdales de seize traverses chacune, d'une envergure de 24 mètres après restauration ; les ailes et le toit pivotant ont été restitués d'après le procédé d'origine. Le moulin abrite deux paires de meules, l'une pour le froment, l'autre pour les céréales secondaires ; les meules, montées à l'anglaise et de grand diamètre (145 cm), sont gravées de rayons facilitant l'écoulement de la mouture et nécessitaient des rhabillages réguliers par des spécialistes. Depuis le XIXe siècle il est équipé d'un régulateur à boules de type James Watt fixé sur une potence en bois pour prévenir l'emballement. La maison patronale voisine, construite dans les mêmes matériaux, comporte un étage de comble couvert d'un toit à longs pans en ardoises. À la Révolution les biens de l'abbaye furent vendus comme biens nationaux : le moulin fut acquis en 1791 par François L’Hotellier, puis passa entre les mains de meuniers locaux avant d'être légué à l'hospice de Dinan. En 1875 le moulin a été transformé pour recevoir un mécanisme à double meule et un rouage en fonte. Au début du XXe siècle il fut vendu aux enchères à la famille Jouët ; le dernier meunier en activité, François Chapelle, eut un accident mortel causé par sa machine. En 1926 un moteur auxiliaire à gaz pauvre fut installé et, durant la Seconde Guerre mondiale, le moulin fut parfois actionné par une machine à vapeur ; il a cependant fonctionné au vent jusque vers 1947. Les meules actuelles, datées du XIXe siècle, portent la marque d'un fabricant de la Brie champenoise ; ces meules étaient alors exportées sous forme de morceaux et assemblées sur place par l'amoulangeur. La commune de Lancieux a racheté le moulin en 1973 ; il a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1975 puis restauré extérieurement en 1976 par Jean Peillet sous le contrôle des Bâtiments de France, ce qui a permis aux ailes de retrouver leur mobilité et au chariot de châssis mobile d'être reconstitué. Une remise en état du mécanisme intérieur a été réalisée en 1990 (arbre moteur, ailes, potence, trémie, bluterie et les deux paires de meules originelles) ; l'une des meules porte la date de 1874 et les initiales G.C. Lors de démonstrations, le moulin a été présenté comme le premier moulin de Bretagne à produire de la farine. Emblème du village, il est ouvert au public durant la saison estivale, en juillet et août.

Liens externes