Origine et histoire du moulin de Loubens
Le moulin de Loubens, situé en limite des communes de Loubens et de Landerrouet-sur-Ségur sur le Dropt, près de la D21, est un vaste moulin à farine fortifié, représentatif des édifices aquitains implantés sur un point de passage important. Son origine remonte au XIe siècle, sur des terres données par Guillaume, duc d'Aquitaine, aux bénédictins de La Réole, et il a été reconstruit au XIVe siècle. Au Moyen Âge il appartenait à l'abbaye de La Réole, puis passa à des particuliers aux XVIe et XVIIe siècles ; dès le début du XVIIe siècle il fut lié au seigneur de Loubens, Jean de Louppes. Vendu au début du XVIIIe siècle à la famille de meuniers Chollet, le site comprenait alors le grand moulin sur la rive nord et une maison de foulon sur la rive sud ; un petit moulin fut ajouté après 1824 et, en 1826, un troisième moulin fut construit adossé au foulon. Un corps de bâtiment central destiné à relier les différentes constructions a été édifié au milieu du XIXe siècle (les sources évoquent 1861–1862) et le niveau du déversoir fut relevé. Pour faciliter la navigation, un passelit fut aménagé au XIXe siècle entre la berge et le moulin ; un transporteur à bateaux fut utilisé de 1825 à 1855 avant d’être remplacé par une écluse en 1855. Le moulin resta en activité jusqu'en 1914 ; de 1919 à 1939 une turbine y produisit de l'électricité. L’architecture allie puissance et souplesse : une série d'arcs en galerie surélevée double et surmonte les voies d'eau voûtées, favorisant l'évacuation des eaux de crue. Le bâtiment était équipé d'une importante batterie de rouets à cuves en pierre de taille maçonnée, dont les mécanismes ont été supprimés. L'évolution des installations est documentée : au XIVe siècle trois rouets horizontaux entraînaient trois paires de meules, un rouet à cuve fut ajouté au XVIIIe siècle pour le foulon, et en 1826 cinq roues horizontales étaient en place. Restauré, le moulin bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques (inscription à l'Inventaire supplémentaire en 1991 et arrêté du 16 mars 2000). Un fonds d’archives privées relatif au site est signalé.