Moulin de Nagasse à Verfeil en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine rural Moulin

Moulin de Nagasse à Verfeil

  • Le Village
  • 31590 Verfeil
Moulin de Nagasse à Verfeil
Moulin de Nagasse à Verfeil
Moulin de Nagasse à Verfeil
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Moulin de Nagasse à Verfeil
Moulin de Nagasse à Verfeil
Crédit photo : Agloforto - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

limite XVIIe siècle XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades (cad. ZB 31) : inscription par arrêté du 8 avril 1971

Origine et histoire du moulin de Nagasse

Le moulin de Nagasse, attesté dès le XIVe siècle, se situe sur la commune de Verfeil (Haute-Garonne), en bordure de la limite avec le Tarn, sur la Balerme, affluent du Girou. Il dépendait des archevêques de Toulouse et constituait un fonds noble dont le détenteur devait rendre hommage au seigneur évêque. Au XVIe siècle il était déjà occupé par une succession continue de meuniers ; en 1574 son possesseur était Jacques (ou Verdiguier) marchand pastelier à Toulouse. Reconstruit en 1699-1700 comme moulin à farine, il a ensuite fonctionné pendant plusieurs siècles, avec des transformations : en 1821 il disposait d’un pressoir à huile et, en 1878, il comptait deux paires de meules actionnées par des rouets à trompe sous une chute de 3,75 m, offrant une force utile de 3 chevaux-vapeur. Le moulin a cessé de moudre peu avant la Première Guerre mondiale et ses installations hydrauliques et mécaniques ont progressivement disparu ; la chaussée qui barrait le Girou fut détruite après le départ du dernier meunier et le site fut utilisé comme exploitation agricole jusqu’en 1940. Les bâtiments agricoles ont été démolis vers 1945 et le canal d’amenée comblé lors de remembrements, laissant subsister surtout la partie bâtie du système hydraulique. En 1969 le propriétaire Francis Rougeau céda le moulin à Henri Soulet et Jacqueline Murat, qui le restaurèrent sans aide publique, et il fut inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1971 ; il est actuellement la propriété indivise des frères Soulet.

Le bâtiment est entièrement construit en briques foraines, sur un plan rectangulaire d’environ 11 m sur 9 m, et ne possède qu’une seule arrivée d’eau. Le toit à quatre pans est couvert de tuiles canal ; le moulin comporte un étage et deux tours d’angle en diagonale, soutenues par des renforts en cul-de-lampe et accessibles depuis la pièce de l’étage. Deux portails en plein cintre ouvrent au nord‑est et au sud‑est, ce dernier étant surmonté d’une bretèche qui témoigne de l’esprit défensif de la construction. Au sous-sol, l’entrée et la sortie de l’eau se font sous une arche en plein cintre ; le canal d’amenée ayant été comblé, son arrivée a été restituée par deux murs de briques en forme d’entonnoir, et un dispositif de dérivation souterrain à partir de la Balerme alimente un plan d’eau qui met en valeur le site. Les canaux de refuite se rejoignent dans un bassin qui rend l’eau à la Balerme, mais toute la mécanique ancienne a disparu.

L’intérieur, longtemps voué à une activité industrielle, a été restauré pour l’habitation en utilisant des matériaux anciens : pilier central en pierre, poutres, solives et planchers en chêne, menuiseries en noyer — dont certaines provenant de la démolition d’un immeuble du XVIIe siècle — et un escalier à balustre de style Louis XIII. Le moulin de Nagasse a ainsi conservé l’allure d’un édifice de travail transformé en demeure, au point d’inspirer le commentaire de Benoît Dufournier selon lequel on a peine à concevoir qu’un simple outil de travail puisse prendre des allures de manoir.

Liens externes